La wilaya de Béjaïa, avec plus de 60 000 ha consacrés à la culture de l'olivier, représente presque 20% du potentiel oléicole national. La campagne oléicole 2021-22 prête à l'optimisme. Les prévisions de la campagne en cours dépasseraient les 19 millions de litres, apprend-on de la direction des services agricoles de Béjaïa. Il s'agit en plus de prévisions arrêtées le 30 septembre dernier. Si on ajoute la production obtenue jusqu'au 30 novembre, les prévisions avoisinent les 20 millions de litres, sachant notamment que le rendement d'huile par hectare est de 19,57 q. Le prix moyen de vente au détail serait de 800 DA le litre, souligne le communiqué de la DSA. Si les prévisions venaient à se confirmer, elles feraient oublier la production de l'année dernière, qui avait été catastrophique, ont rappelé les oléiculteurs, dont certains font partie de l'Association pour le développement de l'oléiculture et des industries oléicoles (Adoio) de Béjaïa. Le SG de l'association, Bachir Khodja, avait expliqué l'année dernière que la baisse de production pourrait dépasser les 80% par rapport au potentiel existant. Quid alors de l'impact des incendies ayant touché un grand nombre d'oliveraies l'été dernier sur la présente campagne ? La wilaya de Béjaïa, avec plus de 60 000 ha, représente presque 20% du potentiel oléicole national. C'est pour cette raison que beaucoup prennent avec précaution les chiffres avancés, quoique cette année la variété "Adjerraz", qui représente presque 30% du potentiel de la wilaya, n'a pas été vraiment touchée par les incendies. Ce n'est pas le cas de la variété "Chemlal", implantée dans les basses altitudes, très impactée, a contrario, par les incendies, mais qui a un rendement moyen, expliquent les oléiculteurs, rencontrés à l'occasion de la foire agricole, organisée à la maison de la culture de Béjaïa. Si les incendies de l'été dernier peuvent justifier une baisse de la production de l'huile d'olive, cette année la diminution est due, quant à elle, "au phénomène de l'alternance de la filière et probablement aux conditions climatiques défavorables, mais aussi à un manque d'entretien et aux incendies survenus durant l'été" et qui se sont poursuivis en automne dans plusieurs localités : Beni Maouche, Kendira, Barbacha et Amizour dans le sud de la wilaya et Tizi n'Berber et Kherrata à l'est, avait cité Bachir Khodja. Toutefois, la baisse de production en 2020 allait permettre aux oléiculteurs d'écouler leurs excédents de stocks collectés durant les deux campagnes précédentes en raison de la pandémie de Covid-19, avaient expliqué des oléiculteurs, qui espéraient enfin vendre leurs stocks, y compris ceux des années 2018 et 2019, marqués par d'assez bonnes récoltes, au demeurant. À ce propos, le chef du service organisation des productions et des appuis techniques auprès de la DSA, Abdelhakim Aïssat, n'avait pas manqué de relever "les problèmes de commercialisation qui se posaient à la production d'huile d'olive, en raison d'une part de son prix assez élevé (entre 650 DA et 700 DA le litre) sur le marché local, mais aussi du non-respect des normes de qualité (acidité) internationales, pour pouvoir trouver acquéreur sur les marchés extérieurs". "Si on n'arrive pas encore à valoriser convenablement ce produit, c'est parce qu'à la base les producteurs ne sont pas organisés", avait soutenu Abdelhakim Aïssat. Un tel processus passe, selon lui, "par la mise en place d'une coopérative" que l'on n'a pas réussi, jusqu'ici, à mettre en place. "On ne s'en sortira pas si les producteurs ne prennent pas conscience de la nécessité de s'organiser", a-t-il clamé, non sans se féliciter du fait que "la qualité de l'huile d'olive produite s'améliore nettement grâce aux efforts accomplis sur toute la chaîne de production".