Le gouvernement s'efforce de démêler l'écheveau dans le créneau de l'importation de véhicules neufs. Mais il n'y parvient toujours pas, créant la confusion dans les esprits des consommateurs. Mercredi dernier, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a annoncé que les agréments seraient remis "rapidement" aux concessionnaires concernés, dans le cadre d'un nouveau cahier des charges sur lequel une commission planchera vers la fin janvier 2022. Le nouveau document fixera les "conditions d'importation et de distribution" des véhicules neufs "en fonction de chaque catégorie", contrairement à ce que prévoyait le texte précédent. Selon le ministre, les procédures d'importation de véhicules neufs seront "simplifiées" et les "obstacles seront levés". Concernant les prix des véhicules importés, le ministre a précisé qu'ils seront "déterminés en coordination avec les services des ministères du Commerce, de l'Energie et des Mines, des Finances et des Douanes, en tenant compte de la marge bénéficiaire". M. Zeghdar a, par ailleurs, expliqué que les concessionnaires sont appelés à "ouvrir des filiales au niveau des wilayas du pays en vue d'assurer aux clients les services nécessaires". Car, a-t-il ajouté, il est "inconcevable que le citoyen achète un véhicule à Ouargla et vienne ensuite à Alger pour acquérir les pièces détachées". Le ministre de l'Industrie a rappelé que le secteur dont il a la charge a l'ambition de développer une industrie automobile "effective et efficiente" en Algérie, faisant état de "contacts avec des sociétés mondiales qui désirent investir en Algérie". Il s'agit, a-t-il affirmé, de "constructeurs asiatiques et européens de renommée mondiale", avec lesquels des consultations ont été engagées pour parvenir à un accord sur la base d'un "partenariat gagnant-gagnant". "Nous ne voulons pas réaliser des usines de gonflage de pneus, mais une véritable industrie", a-t-il soutenu, soulignant que l'Algérie aspire à "construire des véhicules électriques et hybrides, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays dans le cadre de la transition énergétique". L'Algérie est membre d'organisations internationales qui œuvrent pour la préservation de l'environnement, d'où la nécessité de disposer de voitures répondant aux exigences environnementales, a indiqué le ministre de l'Industrie. Le gouvernement s'engage ainsi dans une énième tentative d'instaurer un système d'importation devant rendre disponible une quantité suffisante de véhicules neufs, dans un marché où l'équilibre entre l'offre et la demande a été rompu. Il est utile de rappeler que l'Algérie importait, en 2014, pour presque 6 milliards de dollars de véhicules neufs. Une courbe descendante des importations avait, néanmoins, été amorcée en 2016, première année de mise en application des licences d'importation, ces mesures de conservation, dites "techniques", étant destinées à réduire la facture des importations de voitures. Un objectif non atteint, cependant, ce qui avait poussé le gouvernement de l'époque à arrêter carrément les importations de véhicules. Ce tour de vis dans l'importation — un mal nécessaire pour certains — a mis le marché sous pression. La demande n'a cessé de croître, alors que l'offre s'est considérablement rétrécie.