L'état a mis sous le boisseau ce patrimoine durant des années pour le mettre à l'abri des convoitises, mais ce retard a causé un préjudice au Trésor public. Une disposition du projet de la loi de finances 2006 prévoit que les 100 locaux par commune mis à la disposition de jeunes promoteurs dans le cadre du plan de relance bis seront cessibles sous formule de location-vente. Cette mesure fait partie de la batterie de solutions pour lutter contre le chômage qui reste une source principale de tension sociale en Algérie. La nouveauté, c'est que l'état a mis fin à une partie de ses tergiversations en matière de vente des grandes surfaces, Galeries et Aswak, en cédant ces dernières aux jeunes chômeurs pour créer une activité. Après qu'il eut mis sous le boisseau ce patrimoine pendant plusieurs années pour le mettre à l'abri de la convoitise des affairistes, mais causant un préjudice au Trésor public. Car la cession de ces grandes surfaces au profit de professionnels, et sous la conditionnalité d'un cahier des charges évitant le bradage et la spéculation immobilière, aurait non seulement procuré des entrées importantes à l'état, créé des emplois et de la richesse, mais aussi contribué à la réhabilitation de l'urbanisme commercial au cœur des grandes villes. Cette précaution au nom de principe en vogue dans l'économie socialiste profite donc aux jeunes promoteurs. Mais ce patrimoine risque, à l'instar d'autres formules, d'être détourné au profit d'indus bénéficiaires. Tant les garde-fous pour empêcher que ce phénomène se reproduise à l'échelon local restent flous. N'oublions pas du reste d'observer de nouveau qu'une telle disposition figure parmi les solutions d'attente à la relance économique durable par principalement l'investissement et l'essor des entreprises nationales. Au demeurant, le principal gisement d'emplois reste l'entreprise, et plus particulièrement les postes créés au sein du tissu de Pme. Les dispositifs de microentreprises et de microcrédits restent des solutions d'appoint. Ils font l'impasse sur la création d'entreprises à valeur technologique, en parallèle avec celles qui recouvrent les métiers traditionnels dont le pays a besoin, notamment pour ses chantiers de logements. Car la croissance au fur et à mesure qu'on avance dans le temps sera davantage poussée par l'innovation et l'acquisition d'un savoir-faire de pointe. L'environnement des affaires toujours contraignant en Algérie, du fait des hésitations des pouvoirs publics, néglige une telle valeur ajoutée qui fait la différence entre les nations. K. R.