Invitée par l'association Soummam au soin de l'orphelin de Béjaïa, Dr Sonia Abdiche, maître de conférence à l'université d'Alger, spécialiste en communication, a animé une conférence-débat, intitulée "Les enfants et internet". La rencontre, tenue au niveau du siège de l'association, a été une occasion pour l'oratrice, intervenant devant un public, composé d'adhérents, plus singulièrement des veuves adhérentes et des orphelins, de sensibiliser à l'utilisation d'internet avec un maximum de sécurité. Elle a expliqué d'emblée qu'internet tout comme le téléphone portable, les tablettes, sont des outils d'une nouvelle forme de socialisation, d'intégration, d'échanges et d'accès au savoir indispensables pour tous ! Elle a indiqué notamment que plus de la moitié de la population algérienne, quelque 25 millions d'Algériens, a un compte Facebook, d'autres sont sur Instagram, Tik-Tok, Twitter, etc... "Mais où en est l'Algérie, si on rapporte le chiffre par rapport aux 7 milliards de personnes, qui sont assidûment connectés à travers le monde ?" C'est en ce sens qu'il faut s'intéresser à ces questions. Car il ne faut pas perdre de vue, poursuit-elle, que les parents sont souvent inquiets dans ce domaine. Ils ont tendance à réagir de façon extrême : soit ils laissent toute liberté en ignorant ce que fait l'enfant sur l'écran, soit au contraire, ils débranchent internet dès le premier problème. Pour Dr Abdiche, qui en fait une thèse sur le sujet – et qui a fait l'objet de publication – "c'est vrai qu'internet peut être une arme à double tranchant. Mais les enfants peuvent l'utiliser à bon escient". Devant des veuves, qui peinent à élever leurs enfants, les surveiller en plus dans un domaine qui les dépasse, "la mission est quasi impossible", dira une adhérente, qui a avoué son impuissance devant des enfants, hyper connectés, "soit dans le quartier ou à l'école". Dr Abdiche confirme, en effet, qu'internet occupe de plus en plus de place dans la culture d'aujourd'hui, surtout dans celle des enfants et des jeunes, pour qui les devoirs, les jeux en ligne et les réseaux sociaux comptent parmi les activités les plus populaires. "L'enfant doit connaître le monde, apprendre les langues. Par conséquent, il doit accéder à ces technologies qu'il va utiliser. Il faut savoir qu'il y a plein d'applications pour limiter l'accès sur les micro-ordinateurs, tablettes et téléphones. L'enfant peut tomber malade. Et pour rattraper le cours, il n'y a pas mieux qu'une séance de rattrapage sur You Tube et autres supports, dédiés à l'éducation. Le but est d'éviter qu'il tombe dans l'addiction, et ce, en filtrant les contenus. Aussi, il faut habituer l'enfant à se déconnecter dès 20h, car, il a besoin de repos et de calme", suggère la conférencière. Mais pour cela, les parents doivent donner l'exemple. Le parent -Dr Abdiche pense surtout à la mère- ne doit pas interdire à l'enfant de se connecter et de s'autoriser, elle ou lui, à le faire, "si on veut vraiment participer à l'éducation de notre enfant. Il ne faut pas être agressif, bien au contraire. C'est ce que nous apprennent les études empiriques notamment dans les sciences sociales." Et comme l'enfant est l'adulte de demain, insiste-t-elle, "autant récolter les fruits de ce que l'on a semé. L'enfant va pouvoir apprendre les langues, réviser ses cours via des vidéos faites par des enseignants qui ont une meilleure approche".