La chronique judiciaire du Hirak a été marquée, la semaine dernière, par l'examen de plusieurs dossiers par les cours et les tribunaux de justice. Ainsi, le 30 décembre dernier, le procès en appel de Khaled Drareni, qui fait suite à l'admission de son pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême, a été reporté au 13 janvier prochain par la cour d'Alger. Le journaliste est poursuivi pour "incitation à attroupement" et "atteinte à l'unité nationale", des accusations qui lui avaient valu une condamnation à trois années de prison ferme en août 2020, peine réduite à deux ans en appel, deux mois plus tard. Khaled Drareni, dont la mise en détention avait fait scandale, sera, cependant, remis en liberté provisoire en février 2021 dans le sillage de la grâce présidentielle qui touchera de nombreux détenus et activistes à la veille de la célébration du 2e anniversaire du Hirak. Bien qu'également jugés et condamnés dans le cadre de la même affaire, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ne sont, toutefois, pas concernés par l'audience du 13 janvier, la Cour suprême n'ayant pas encore statué sur leur pourvoi en cassation. Kenza Khatto, autre journaliste à avoir été interpellée en mai 2021, à Alger, au cours d'une marche du Hirak et traînée en justice pour "outrage à corps constitués" et "atteinte à l'unité nationale", a obtenu la relaxe lors du procès en appel, ce même 30 décembre 2021, à la cour du Ruisseau. La jeune femme avait été condamnée, en juin dernier, à trois mois avec sursis et à une amende de 20 000 DA pour le premier chef d'accusation et relaxée pour le second. Dans le Sud algérien, plus précisément à Ghardaïa, le blogueur Merzoug Touati a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction pour "outrage à corps constitués" et "diffusion de fausses informations", alerte le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) qui suit de très près l'actualité judiciaire du Hirak. L'homme qui s'est rendu à une convocation du procureur du tribunal de Ghardaïa, le 29 décembre, doit être jugé en comparution immédiate demain 3 janvier. Au nord-est du pays, dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, Kamel Moudjeb, a été condamné à six mois de prison ferme assortie d'une amende pour "outrage à corps constitués" et "propagation d'un discours de haine", annonce encore le CNLD. Kamel Moudjeb a obtenu la relaxe pour "incitation à attroupement non armé" et "publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national", l'association rappelant que le détenu avait été interpellé et placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal d'Oum El-Bouaghi au lendemain de son interpellation en juillet 2021. Par ailleurs, le CNLD rapporte que la chambre d'accusation près la cour du Ruisseau a confirmé le placement sous mandat de dépôt d'Ahcène Graïchi, d'Ahcène Cherifi, de Hocine Moula et de Mohamed Belkacemi, tel qu'ordonné quelques jours plus tôt par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Les quatre hommes, ainsi que Nadir Moula et Amar Halalou, qui sont sous contrôle judiciaire, ont été arrêtés la première semaine de décembre en Kabylie, précise encore le CNLD. Le 5 janvier, le tribunal d'Annaba devrait examiner le procès de 20 personnes poursuivies pour "attroupement non armé" et "violation des dispositions et décisions prises par les autorités administratives", écrit encore le CNLD.