Comme prévu par des spécialistes, les chiffres de la pandémie de coronavirus augmentent et confirment que la quatrième vague est bien là. Certes, la situation n'est pas encore alarmante, mais elle demeure inquiétante. Les experts sont unanimes à regretter le non-respect des mesures barrières et le faible taux de vaccination. Comme l'avaient prédit les spécialistes, les chiffres relatifs à la propagation du coronavirus explosent. Et cela fait déjà plusieurs jours que les contaminations et les décès dus à la Covid vont crescendo. Mardi, le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie a annoncé 557 nouveaux cas, 14 décès et 37 personnes hospitalisées en services de soins intensifs en 24 heures au niveau national. Conformément aux déclarations précédentes de plusieurs scientifiques, les chiffres ne font qu'augmenter. La situation, certes, n'est pas encore alarmante, mais elle commence à devenir inquiétante. "La situation épidémiologique actuelle était prévue. Nous l'avons détaillée plusieurs fois. Elle est le résultat de l'état de relâchement généralisé, du faible taux de vaccination et de la co-circulation de plusieurs variants : le Delta qui est toujours très dangereux, l'Omicron qui se propage rapidement et d'autres virus qui viennent compliquer la situation, à savoir les virus hivernaux, la grippe saisonnière, les rhinovirus, les norovirus qui donnent des signes semblables à ceux d'Omicron. Pour toutes ces raisons, il y a un rebondissement", explique le docteur Melhag, chercheur en virologie et ancien biologiste de laboratoire d'analyses. Pour ce qui est du pic de l'actuelle vague, notre interlocuteur souligne que les pronostics sont de plus en plus compliqués. "Vu la complication de la situation épidémiologique actuelle car comme je viens de le souligner, nous avons plusieurs variants. Nous sommes en hiver et nous fréquentons souvent des endroits clos et nous restons toujours et longtemps dans des groupes, ce qui n'arrange pas la situation", a affirmé notre interlocuteur, qui ajoute avec amertume que le relâchement ne fait qu'aggraver les choses. Cependant, il n'est pas trop tard pour revenir à la stricte application des gestes barrières et des mesures de prévention, tout en plaidant pour la vaccination afin d'éviter les complications et les décès. Sur un autre volet, tout en rappelant que les statistiques officielles se basent uniquement sur les tests PCR et qu'on ne connaît pas le nombre exact de personnes atteintes, le Dr Melhag a rappelé que certaines informations font état d'établissements hospitaliers qui commencent à être saturés. Il est grand temps de prendre les précautions nécessaires car l'évolution de la situation suite à la rapide propagation du variant Omicron, pourrait nous surprendre. De son côté et tout en estimant que la situation varie d'une wilaya à une autre, le docteur Hamza Rouabah, spécialiste en épidémiologie à la direction de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, voit que la tendance est actuellement à la hausse : "À Sétif, en comparant avec les trois précédentes vagues, nous pouvons dire que nous sommes au début de la 4e vague. Cela fait plusieurs jours que le taux de positivité chez les personnes testées va crescendo. La courbe épidémique calculée sur la troisième vague nous laisse dire que c'est parti pour une quatrième vague. Cependant, nous ne savons pas encore si c'est Omicron ou Delta qui prédomine, car nous ne procédons pas au séquençage systématique. Ce n'est qu'à partir de la symptomatologie que nous pouvons dire de quel variant il s'agit." Par ailleurs, en réponse à une question concernant le pic, l'épidémiologiste a affirmé qu'il ne peut se prononcer de manière ferme car la cohabitation d'Omicron – qui se propage à une vitesse grand V – avec le Delta – qui fait de la résistance – fausse les pronostics. Il a, par ailleurs, appelé à la vaccination car toutes les enquêtes et études effectuées ont démontré que la plupart des personnes qui souffrent de complications et celles décédées des suites de ce maudit virus n'étaient pas vaccinées.