La découverte d'un nouveau variant de la Covid-19, baptisé « Omicron » préoccupe sérieusement la communauté scientifique internationale et nationale. Les professionnels de la santé recommandent fortement le recours à la vaccination et l'application stricte des mesures barrière. Et ce, en attendant d'avoir plus d'informations sur ce nouveau variant « qui n'est pas encore détecté chez nous, mais qui n'est pas aussi loin notamment avec l'ouverture des frontières », nous dira le chercheur en virologie, le Dr Mohamed Melhag. Le Dr Melhag a affirmé que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde la Communauté internationale contre ce variant qui, selon les spécialistes, a des caractéristiques spécifiques. « Il compte plus de 30 mutations concomitantes et à travers sa protéine S, il pénètre dans la cellule». Notre interlocuteur affirme qu'avec cette multitude de mutations, les choses s'avèrent de prime à bord, compliquées, sachant dit-il qu'«on faisait face avant à des variants qui ont été caractérisés par 2 ou 3 mutations ». Le virologue insiste sur le fait que le comportement de ce nouveau virus reste à déterminer et à confirmer sur trois volets principaux, par rapport à sa vitesse de propagation, la dangerosité du virus, son échappement immunitaire et la résistance de ses mutations aux vaccins. Notre méconnaissance exacte, pour le moment, du comportement de ce nouveau virus, recommande l'urgence de poursuivre les campagnes de vaccination et de surveiller de près les différents variants du virus. Telles sont d'ailleurs les recommandations émises par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) qui avait rappelé, samedi dernier « l'urgence de l'adhésion à la vaccination afin de contrôler la circulation des virus et par là les variants », notamment le variant B.1.1.529 (Omicron), signalé pour la première fois à l'OMS par l'Afrique du Sud le 24 novembre dernier. L'Institut Pasteur d'Algérie a mis l'accent également sur la nécessité de respecter les mesures barrière (port de masques de protection, distanciation physique et lavage fréquent des mains). En mettant en garde les citoyens sur le fait que « plus le virus circule, plus la probabilité d'apparition de variants est élevée». Retraçant les circonstances de l'apparition du nouveau variant, il a relevé que la situation épidémiologique en Afrique du Sud s'est caractérisée par « trois pics distincts de cas signalés, dont le dernier concernait principalement le variant Delta» en précisant que « ces dernières semaines, les infections ont connu une forte augmentation, coïncidant avec la détection du variant B.1.1.529. La première infection confirmée connue du B.1.1.529 provenait d'un spécimen prélevé le 9 novembre 2021». Il a été indiqué en outre que ce variant présente un grand nombre de mutations, dont certaines sont détaillées par l'Institut Pasteur d'Algérie, prévenant que les données préliminaires suggèrent un « risque accru de réinfection avec ce variant, par rapport aux autres variants préoccupants». Le Dr Melhag a dénoncé le relâchement concernant les gestes barrière. « Certains pensaient avec l'ouverture des frontières et la levée de restriction sur certaines activités gelées auparavant que la pandémie est derrière nous. On doit rester vigilant car la Covid-19 est toujours là », dit-il, en précisant que « le respect des gestes barrière et la vaccination restent la meilleure protection pour limiter la chaînes de contaminations et les complications » A propos de la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière qui débute aujourd'hui, et bien qu'il n'y ait pas de contre-indication à recevoir en même temps le vaccin antigrippal et celui anti-Covid, selon les recommandations de l'OMS, le virologue Melhag a tout même recommandé la prise des deux vaccins par étape, tout en respectant un délai de 15 jours entre les deux. Il indique que la vaccination contre la grippe saisonnière doit se faire par mesure de précaution après 2 semaines de la 2ème dose du vaccin anti-Covid, car, dit-il, ces vaccins Covid, ont été autorisés et administrés dans l'urgence.