La courbe des contaminations par la Covid continue de monter atteignant pour la seule journée d'hier plus de 800 cas. Toutefois, les spécialistes sont unanimes à dire qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer outre mesure. Le variant Omicron s'avère certes plus contagieux mais moins dangereux que le Delta. La situation épidémiologique est inquiétante. Les chiffres relatifs à la pandémie sont en hausse. Selon les statistiques de l'Institut Pasteur d'Algérie, il y aurait prédominance d'Omicron. Même s'il y a explosion du nombre de cas, la forme clinique d'Omicron n'est pas comparable en matière de virulence avec son prédécesseur, le variant Delta. Les scientifiques prédisent une dominance de la nouvelle souche du coronavirus dans quelques jours. Il y aurait moins de formes de détresse respiratoire, moins de formes oxygéno-dépendantes et, du coup, moins d'hospitalisations et moins de mortalité. Sous d'autres cieux, notamment en Europe, même s'ils décrivent des centaines des milliers de cas, la mortalité n'est pas comparable à celle des vagues précédentes. Ce qui laisse entendre qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer. Le professeur Réda Djidjik, doyen de la faculté de pharmacie et chef du service d'immunologie au CHU de Beni-Messous, a rappelé, dans une déclaration à la radio Chaîne III, qu'au niveau planétaire, "on est devant une situation inédite de contaminations", avec 20 millions de nouveaux cas par jour. Mais il a été catégorique : pas d'exagération ni d'alarmisme. "Il est inutile de fermer les écoles. Omicron n'est pas un variant qui tue. Il faut gérer dans le calme et ne pas tout fermer, sinon on arrivera à une paralysie de tous les secteurs", dit-il d'emblée. Et d'ajouter : "On peut fermer une classe ou deux, mais pas toute l'école. Il faut gérer au cas par cas." L'invité de la rédaction de la Chaîne III a plaidé pour la poursuite de la sensibilisation tout en étant pédagogique, afin de faire avancer la vaccination tout en insistant sur le respect des mesures barrières et de prévention. En réponse à une question concernant la vaccination des enfants, le Pr Djidjik a été clair : "Sur le plan scientifique, il faut vacciner les enfants si on veut lutter contre cette pandémie, cependant nous sommes devant une situation particulière. Les adultes ne sont pas protégés par la vaccination. Comment voulez-vous vacciner les enfants si on n'arrive pas à convaincre les parents ? Vaccinons d'abord les adultes !" Le doyen de la faculté de pharmacie a plaidé pour la vaccination des enfants ayant des comorbidités. Et d'ajouter : "Les pays qui ont vacciné les enfants ont atteint 100% de vaccination chez les adultes." De son côté, le Pr Ryad Mehyaoui, membre du comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus a, lors d'une déclaration à la radio Chaîne I, souligné que le comité scientifique a eu écho de l'enregistrement de cas de contaminations dans les établissements scolaires, cependant aucun communiqué officiel n'a été rendu public dans ce sens, laissant entendre qu'il s'agirait de rumeurs ou d'informations non vérifiées. Tout en déplorant la réticence des Algériens quant à la vaccination, le Pr Mehyaoui a indiqué que les débats au sein du Comité scientifique n'ont jamais omis le sujet de la vaccination des enfants, dont la désignation de l'âge cible et la nature du vaccin, tout en insistant que le plus important actuellement, c'est la vaccination des plus de 18 ans en commençant par les adultes autour des élèves dont les parents, les professeurs et les administratifs afin d'éviter leur contamination. Pour le docteur Mohamed Melhag, il y a certes un rebond des contaminations chez les enfants, dont les écoliers. "Personne ne sait si c'est une flambée d'Omicron ou une mutation de ce dernier avec une spécificité pour les enfants. Pour ce qui est de la vaccination, je pense qu'il y a un grand débat au Comité scientifique. D'après les anciennes statistiques, le coronavirus touche seulement 1% des enfants, donc il serait inutile de vacciner tous les enfants mais, il faut cibler ceux ayant des maladies chroniques. Actuellement, la priorité est de vacciner les adultes. Cela fait partie de la stratégie de santé", a affirmé le Dr Melhag.