La quatrième vague de Covid se caractérise par deux facettes : l'une avec le Delta qui connaît une nouvelle flambée, l'autre avec l'Omicron qui progresse rapidement au point de constituer, désormais, le tiers des contaminations. Le DG de l'Institut Pasteur prédit un basculement durant les deux prochaines semaines du Delta vers Omicron. L'Algérie vit, depuis quelques jours, au rythme de la propagation du nouveau variant Omicron, qui représente désormais 33% des cas enregistrés contre 77% de cas du variant Delta. La situation épidémiologique se caractérise, ainsi, par l'installation d'une nouvelle vague de la pandémie de coronavirus avec deux facettes, l'une avec le Delta qui connaît une nouvelle flambée, l'autre avec l'Omicron qui progresse rapidement au point de constituer, désormais, le tiers des contaminations. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a, dans un communiqué publié jeudi sur sa page Facebook, fait part d'un recul du variant Delta au profit d'Omicron, qui enregistre une nette avancée. La courbe épidémiologique ascendante porte le nombre de contaminations à 145 nouveaux cas d'Omicron contre 45 la semaine passée, ce qui confirme l'installation du nouveau variant qui se propage à une vitesse grand V et cohabite avec son prédécesseur. Dans ledit communiqué, le ministère de la Santé, qui se réfère aux résultats recueillis par l'Institut Pasteur d'Algérie, indique qu'au 13 janvier en cours, le variant Delta — qui au 30 décembre, représentait pas moins de 80% de l'ensemble des variants en circulation — est passé à 67%, laissant place à Omicron qui représente désormais 33% des variants contre seulement 10% à la fin du mois de décembre. En effet, "dans le cadre de l'activité de séquençage des virus Sars-CoV-2 réalisée par le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) pour la détection des variants circulants, il a été confirmé par PCR que 82 nouveaux cas atteints du variant Omicron ont été détectés" jeudi, selon le communiqué du ministère de la Santé. Le département du Pr Abderrahmane Benbouzid détaille : "Sur l'ensemble de ces cas du variant Omicron, 61 ont été enregistrés à Alger, 11 à Blida, 5 à Bouira, 1 à Aïn Defla et 3 à Ouargla (Hassi Messaoud), ainsi qu'un cas à Laghouat." De son côté, le Dr Fawzi Derrar, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie et membre du comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, a, lors d'une intervention, hier, sur Radio Sétif, indiqué qu'Omicron est en train de se propager à grande vitesse et que le nombre de patients contaminés par les deux variants a dépassé les 4 200 hospitalisés et il est attendu une augmentation du nombre de cas dans les prochains jours. Chiffres et statistiques à l'appui, le membre du comité scientifique a tiré la sonnette d'alarme quant à la propagation rapide du nouveau variant qui, selon lui, dominera dans les prochains jours. "Il est vrai que le variant Omicron est moins dangereux, mais il ne faut pas oublier que Delta, qui représente actuellement 67% des contaminations est toujours parmi nous et qu'il est dangereux et mortel", a indiqué le Dr Derrar, qui prédit un basculement dans les deux prochaines semaines du Delta vers Omicron. Ce dernier prendra ainsi le pas sur le Delta, qui a été meurtrier les mois passés. Le directeur de l'IPA, qui a rappelé la rapide contagiosité du variant Omicron, s'est montré craintif quant à une éventuelle propagation rapide qui pourrait être derrière la saturation des établissements hospitaliers. S'agissant de vaccination, le Dr Derrar a rappelé que tous les citoyens vaccinés sont immunisés, cependant, cette immunité s'affaiblit avec le temps d'où la nécessité de la renforcer avec une dose de rappel. Il a rappelé que les vaccins disponibles actuellement sont efficaces contre le variant Omicron dont l'apparition n'était pas prévisible avant le 24 novembre dernier. Pour ce qui est des contaminations chez les enfants, l'ancien responsable du laboratoire des virus respiratoires et du Centre national de référence de la grippe a affirmé qu'il y a beaucoup de contaminations chez les écoliers ces derniers jours car ils sont très vulnérables aux virus qui touchent l'appareil respiratoire. Il a réitéré que le milieu scolaire est un point très sensible pour la propagation du virus, d'où la nécessité de la stricte application du protocole sanitaire à travers l'obligation du port du masque, le lavage et la désinfection des mains. "Il ne faut pas fermer les établissements scolaires, cependant il est nécessaire d'appliquer le protocole sanitaire afin de protéger et la communauté éducative et les familles. Au comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, la vaccination des enfants n'est pas une priorité. Cependant, l'intérêt réside dans la vaccination des adultes car ils constituent le plus grand nombre de personnes hospitalisées." Le Dr Derrar a, par ailleurs, mis l'accent sur le fait que, selon une récente étude parvenue au comité scientifique, 100% des personnes admises en unités de soins intensifs et 90% des cas hospitalisés n'étaient pas vaccinés. Il a rappelé que personne ne peut prédire quand sera atteint le pic de la vague actuelle, cependant il a affirmé que plus le taux de vaccination est faible plus l'arrivée au pic sera longue. Et le contraire est vrai. Pour ce qui est des mesures proactives, le responsable, qui a rappelé que seuls le respect des gestes barrières et la vaccination pourraient faire face à la pandémie, s'est montré rassurant en annonçant que d'importantes mesures ont été prises pour que l'oxygène médical et les médicaments soient disponibles.