Le directeur général de la Caisse nationale du logement, Ahmed Belayat, a laissé entendre qu'un travail a été accompli par le ministère de l'Habitat dans le but de faire aboutir le projet de banque dédiée au logement. Faire venir un poids lourd du logement sur la place bancaire. Tel était l'objectif initial de faire de la CNL (Caisse nationale du logement) une banque de l'habitat, défendu à deux reprises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L'idée remonte à octobre 2021, lorsque le chef de l'Etat a demandé à son gouvernement d'accélérer la création de la banque de l'habitat, lors d'une réunion du Conseil des ministres. Objectif : capitaliser sur l'expérience acquise par la CNL tout au long de sa mission de gestion des actifs immobiliers et des formules d'accès au logement, ainsi que sur l'ingénierie financière de certaines banques de la place pour en faire un second métier au profit de la Caisse nationale du logement. Même si le projet reste attractif, aussi bien pour les épargnants que pour les acteurs du logement, la CNL demeure dans l'attente d'une décision quant à sa transformation en banque de l'habitat. Interrogé, hier, sur le devenir de ce projet, en marge d'une journée d'information sur le nouveau cahier des charges applicable aux marchés publics, le directeur général de la CNL, Ahmed Belayat, a indiqué q ue la décision ne relève pas des prérogatives de son organisme mais des pouvoirs publics : "La décision ne relève pas de nos compétences. En ce qui nous concerne, nous sommes bien évidemment prêts pour cette transformation, mais nous sommes tenus de respecter l'agenda des pouvoirs publics et des lois de la République." Ahmed Belayat a laissé entendre qu'un travail a été accompli par le ministère de l'Habitat, dans le but de faire aboutir le projet de banque dédiée au logement, soulignant que "le ministre lui-même en a parlé et la CNL est dans l'attente d'une décision". À la question de savoir si la compétence faisait défaut pour permettre à la CNL de disposer d'une nouvelle corde à son arc, son directeur général a répondu que "la compétence ne manque pas. Il faut, certes, dispenser des formations, mais nous sommes prêts à assurer cette formation nécessaire aux techniques bancaires et faire de ce projet une réalité". Ainsi, quatre mois après que le président de la République a annoncé la transformation de la CNL en banque de l'habitat, Ahmed Belayat affirme que la Caisse est prête à asseoir sa position d'acteur sur la place bancaire, en combinant son expérience dans la gestion des actifs immobiliers et l'ingénierie financière disponible. Avec une force de frappe de 500 milliards de dinars en moyenne/an, correspondant à ses dépenses annuelles, la CNL est promise à une marge opérationnelle conséquente et à un flux de trésorerie non des moindres. La Caisse devrait, néanmoins, mettre en place une nouvelle organisation autour de deux activités complémentaires : la gestion des actifs immobiliers et le financement du logement. Sur ces deux branches d'activité, la CNL a blanchi sous le harnais aussi bien dans la gestion et le financement de l'habitat, ce qui représente un important avantage comparatif pour l'institution. Sauf que le coup de starter tarde à être donné à cette transformation de la CNL en banque, en dépit des avancées accomplies par l'actuel ministère de tutelle. La concrétisation de ce changement tant attendu semble souffrir de quelques écueils, lesquels ne manquent pas de faire craindre un scénario semblable à celui de la fameuse banque postale.
