C'est le jour même où son parti, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), fêtait le 33e anniversaire de sa création, que Mohcine Belabbas a vu sa mise sous contrôle judiciaire confirmée par la cour d'Alger. "La chambre d'accusation près la cour d'Alger confirme la décision de mise sous contrôle judiciaire du président du RCD, Mohcine Bellabas", a annoncé hier Me Fetta Sadat, avocate et secrétaire nationale aux droits de l'Homme au RCD, sur sa page Facebook. "La répression des voix opposées à la politique du fait accompli est devenue une règle pour l'actuel régime", a commenté Nassim Yassa, le secrétaire national à la jeunesse du RCD. "L'action politique n'est pas un crime", s'est écrié Mourad Biatour, secrétaire national à l'organique. Convoqué le 9 janvier dernier par le tribunal d'Hussein Dey, à Alger, M. Belabbas a été longuement auditionné par le juge d'instruction pour ensuite être mis sous contrôle judiciaire pour une affaire de droit commun, à savoir le décès d'un ressortissant marocain qui effectuait des travaux dans sa maison. Il est poursuivi notamment pour les chefs d'inculpation d'"hébergement d'un étranger sans autorisation", d'"emploi d'un étranger sans autorisation" et d'"octroi de documents sans droit". Des cadres du RCD ont estimé que leur président est victime d'un "acharnement judiciaire'' en représailles à son activisme politique. "Avec l'acharnement judiciaire qui vise les dirigeants et militants du parti, tout indique qu'on cherche à interdire l'activité à un parti politique. Avec ce harcèlement judiciaire, c'est la remise en cause des acquis démocratiques arrachés de haute lutte", a soutenu le secrétaire national à la communication, Athmane Mazouz. Les avocats du président du RCD ont introduit un appel, le 23 janvier dernier, contre l'ordonnance du juge d'instruction près le tribunal d'Hussein Dey, pour demander l'infirmation de l'ordonnance de placement sous contrôle judiciaire de leur client. Le 26 janvier, la chambre d'accusation a décidé de renvoyer au 9 février l'examen de cet appel. Malheureusement pour le RCD, sa mise sous contrôle judiciaire est devenue effective hier.