Les décisions prises par le président de la République, lors du dernier Conseil des ministres, notamment le gel des impôts et taxes sur certains produits alimentaires de large consommation, devront booster le pouvoir d'achat des consommateurs et atténuer l'effet de l'inflation, notamment exogène, ont souligné lundi des économistes. Ces analystes économiques ont estimé que les décisions prises par le président Tebboune sur le gel, jusqu'à nouvel ordre, de tous les impôts et taxes, notamment les taxes contenues dans la loi de finances 2022 sur certains produits alimentaires, constituent un "allègement" et "un gain" pour le pouvoir d'achat du consommateur. À ce propos, l'économiste Kamel Kheffache a estimé que ces décisions, qui "s'imposaient", répondent au contexte d'inflation enregistré au niveau international ayant impacté l'Algérie à travers l'importation des produits de large consommation. "Certes, il existe des facteurs endogènes propres à nous dont le manque d'offres sur le marché, mais nous avons subi une inflation exogène à cause de la hausse des prix de beaucoup de produits à l'importation provoquant un déséquilibre entre l'offre et la demande", a expliqué M. Kheffache. "Ces mesures de gel des impôts et taxes vont alléger et améliorer relativement le pouvoir d'achat du consommateur, en attendant d'avoir une visibilité sur les prix des produits de large consommation à l'échelle mondiale. Si l'on tient compte de la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est de l'ordre de 19%, le citoyen aura déjà un gain direct sur les prix", a-t-il relevé. S'agissant de la suppression des impôts et taxes appliqués sur le e-commerce, les téléphones portables, les matériels informatiques à usage personnel et les start-up, celles-ci auront également, un impact positif sur le consommateur final et les microentreprises, ainsi que les secteurs du commerce et le paiement électronique, a soutenu l'économiste. "Ce sont des mesures qui auront un effet sur les recettes du Trésor public étant donné que ces produits sont importés et soumis aux droits de douanes. Mais, l'Etat a fait un choix stratégique de cibler une catégorie d'objets et de services qui font partie des produits de large consommation", a fait remarquer M. Kheffache assurant que la mise œuvre de ces décisions aura un "effet immédiat" sur le marché. Dans le même esprit, l'expert en économie et des technologie avancées, Farid Benyahia, a indiqué que les mesures de gel des taxes et impôts devront atténuer les tensions et aider le pouvoir d'achat des citoyens, surtout dans le contexte inflationniste. "Nous avons un défi social à relever. L'Etat continue de soutenir les produits alimentaires de large consommation. Mais, cela reste insuffisant. Il faudrait revoir complètement la politique de soutien afin d'éviter le gaspillage et les pertes", a-t-il recommandé, en insistant sur l'intervention du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations pour établir des prix de référence à l'importation notamment des fruits et autres aliments. Selon cet économiste, il est nécessaire de revoir aussi la politique monétaire de manière, a-t-il proposé, de consolider la valeur de la monnaie nationale pour permettre d'améliorer le pouvoir d'achat et d'attirer les investisseurs. "Nous avons besoin d'une monnaie nationale solide et d'encourager les investissements directs étrangers. L'Algérie est convoitée aujourd'hui par de grands investisseurs mondiaux prêts à venir et à créer de l'emploi", a fait observer M. Benyahia, persuadé que la suppression des taxes sur le matériel informatique et la téléphonie va encourager la politique de développement technologique du pays. "C'était vraiment paradoxal de taxer le secteur de l'informatique et du numérique, alors que le président de la République misait sur le développement des start-up", a relevé M. Benyahia, assurant que le pays avait besoin de ce tissu d'entreprises pour rattraper le retard accusé dans ce domaine. Par ailleurs, les deux experts ont préconisé de veiller sur la mise en œuvre de ces décisions au niveau national à travers un "contrôle rigoureux" sur le marché afin de répercuter toutes ces suppressions de taxes et d'impôts sur les prix de vente, ainsi que la réactivité de l'administration fiscale et la définition d'un mécanisme clair établissant les listes des produits et services concernés.