Des représentants du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) se sont réunis, hier, avec les responsables de la direction générale de la pharmacie au ministère de la Santé, pour évoquer la question de l'ouverture de nouvelles officines, objet d'un désaccord entre les deux parties. Aux récentes déclarations du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui a évoqué la promulgation prochaine d'un arrêté portant création et installation de nouvelles officines, le Snapo répond qu'il n'est pas contre la révision de la réglementation relative à l'exercice de l'activité de pharmacien d'officine, pour peu, précise le syndicat, qu'il soit associé dans cette démarche par le ministère de la Santé. Le Snapo, par la voix de son président, le Dr Messaoud Belambri, assure avoir été surpris par l'intervention du ministre de la Santé devant les députés, à l'APN, qui a déclaré avoir associé et consulté à ce propos les gens de la profession. "Faux, nous n'avons à aucun moment été associés à ce projet", lance tout de go le président du Snapo, lors de la conférence de presse qu'il a animée hier au siège de cette organisation. "Nous n'avons jamais travaillé sur ce texte de loi", soutient mordicus le conférencier. "Oui, nous sommes pour la révision de la réglementation mais encore faut-il que le Snapo et le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (Cnop) prennent part aux différentes étapes de la préparation de cet arrêté", indique-t-il. Messaoud Belambri a affirmé que le syndicat qu'il préside avait, auparavant, interpellé la tutelle à propos de la préparation d'un texte de loi ayant trait à la profession. "Ce qu'a nié entièrement le ministère, lui signifiant qu'il n'en est rien", souligne le Dr Belambri. Le président du Snapo considère la décision de la tutelle comme "une tentative de passage en force", faisant fi de toutes les organisations de la profession. "Nous n'acceptons pas cet arrêté qui engendrera une anarchie, voire la destruction de de la profession, de la part d'un ministre censé préserver et organiser celle-ci", déplore le premier responsable du Snapo. Les pharmaciens, ajoute-t-il, sont indignés par ce regard apathique réservé par la tutelle au devenir de la profession. Si la rencontre au ministère n'aboutit pas à des décisions qui conviennent à la corporation, le Snapo mettra à exécution sa décision de grève générale prévue pour le 28 février. Ce mouvement de protestation, faut-il le préciser, se veut un moyen de pression auquel ont adhéré le Cnop, l'Unop (Union nationale des opérateurs en pharmacie) et d'autres associations professionnelles. Des préavis ont été déposés à temps, selon Messaoud Belambri, dans toutes les wilayas. Un service minimum, à raison de deux officines par commune ou circonscription, sera toutefois assuré, en collaboration avec l'Association pour la protection et l'orientation des consommateurs (Apoce).