Le parquet général près la Cour d'appel d'Alger a requis jeudi, l'aggravation de la peine prononcée en septembre 2020, par la même juridiction, contre le journaliste Khaled Drareni, qui avait écopé de deux ans de prison ferme. À l'issue du procès tenu jeudi "avec une nouvelle composante de jurys", suite au pourvoi en cassation introduit par le journaliste mis en cause devant la Cour suprême, le juge a décidé de mettre le verdict en délibéré pour le 3 mars prochain, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Jugé pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale", le fondateur du site d'information Casbah-Tribune avait été condamné en première instance, le 10 août 2020, à 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 50 000 DA, par le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed d'Alger. Une peine qui sera réduite à deux ans de prison ferme, au terme du procès en appel, tenu le 8 septembre 2020 devant la Cour d'Alger. L'annonce de la condamnation, le 15 septembre 2020, n'a pas tardé à susciter un large élan de solidarité nationale et internationale en faveur du journaliste détenu à la prison de Koléa (Tipaza). Outre ses collègues de la presse nationale, plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG), dont l'Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF), réclamaient la libération de Khaled Drareni, devenu un symbole de la liberté de la presse en Algérie. Après 11 mois de détention, le correspondant de la télévision TV5 Monde à Alger, sera élargi, le 19 février 2021, à la faveur d'une grâce présidentielle dont avait bénéficié une soixantaine de détenus du mouvement de contestation populaire (Hirak). Bien qu'il soit remis en liberté, le journaliste jeté en prison le 29 mars 2020 pour avoir couvert toutes les manifestations organisées jusque-là par le Hirak, à Alger, avait décidé d'introduire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Suite à quoi, l'affaire a été renvoyée devant la Cour d'appel d'Alger pour qu'elle soit rejugée par un nouveau jury. Selon Me Mustapha Bouchachi, l'un des avocats de la défense, les autorités judiciaires reprochent au journaliste incriminé d'avoir couvert les marches du Hirak, notamment celle organisée dans la capitale le 16 mars 2020, date à laquelle il avait été interpellé par la police.