Sur les 30 transporteurs contrôlés, 17 ont été verbalisés pour diverses infractions, en particulier l'absence d'hygiène, le non-respect des mesures de prévention contre la Covid-19, la vétusté des bus, le non-respect des itinéraires et les mauvais comportements envers les usagers. La nouvelle commission de la santé, de l'hygiène et de l'environnement de la commune d'Oran continue de sévir contre tous ceux qui menacent la santé et la sécurité des Oranais. Après les descentes dans les restaurants, les établissements hôteliers et les commerces, qui avaient permis de relever de nombreuses infractions aux règles de sécurité sanitaire des aliments, les membres de cette commission, soutenus par des agents de police et des inspecteurs de la direction des transports de la wilaya d'Oran (DTWO) ainsi que ceux de la sécurité sociale (Cnas), ont procédé dimanche 27 février à des contrôles inopinés sur les bus de transport en commun dans plusieurs lignes urbaines et semi-urbaines à Oran. Bilan de cette première journée de contrôle : sur les 30 transporteurs contrôlés, 17 ont été verbalisés pour diverses infractions, en particulier l'absence d'hygiène, le non-respect des mesures de prévention contre la Covid-19, la vétusté des bus, le non-respect des itinéraires et les mauvais comportements envers les usagers. Sur ces 17 transporteurs sanctionnés, les contrôleurs ont décidé le retrait des permis de conduire à 14 chauffeurs et la mise en fourrière de trois bus. Les contrôleurs ont également découvert que certains "transporteurs" ne disposaient pas des agréments nécessaires pour l'exercice du transport public des voyageurs. Les dossiers des contrevenants ont été transférés à la commission des sanctions administratives de wilaya. Cette opération de contrôle a été décidée suite aux incessantes plaintes des usagers du transport public qui ne cessent de dénoncer l'anarchie qui prévaut dans ce secteur à Oran. Beaucoup de transporteurs privés n'en font qu'à leur tête, violant toutes les règles de bonne conduite. Certains refusent carrément de joindre leurs terminus, laissant les usagers en rade en milieu de chemin ou trimballés comme des moutons d'un bus à un autre. Outre les comportements répréhensibles des transporteurs privés, les usagers se plaignent de la vétusté des bus dont certains ont été mis en circulation dans les années 1990. Le parc de transport urbain et suburbain dans la wilaya d'Oran est vétuste et l'âge moyen des véhicules se situe entre 15 et 20 ans. Ce vieillissement du parc concerne essentiellement les transporteurs privés qui avaient bénéficié ces trente dernières années d'aides dans le cadre du dispositif d'encouragement et de soutien à la création de l'emploi. Les photos prises par les contrôleurs sur l'état des bus laissent perplexe : des planchers rouillés, des sièges éventrés et souvent désarticulés, voire brisés au niveau du dossier, des fenêtres sales et parfois remplacées par des plaques en plexiglas opaques, etc. Dans certains vieux bus, les usagers suffoquent en raison des odeurs de carburant et la fumée qui se dégagent des moteurs. Outre cette dégradation avancée, l'hygiène dans une bonne partie des bus est sommaire. La majorité n'offre aucun confort aux usagers qui doivent s'accommoder de la saleté, des poussières et d'odeurs désobligeantes, ce qui pénalise les personnes vulnérables et celles souffrant de maladies respiratoires et allergiques.