En visite de travail hier dans la wilaya de Tizi Ouzou où il a procédé à l'inauguration de projets relevant de son secteur, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, n'a pas manqué de revenir sur la stratégie de réforme de la gouvernance de son secteur, qui repose désormais, a-t-il souligné, sur une plus grande autonomie des universités et son implication plus accrue dans le développement économique. "Nous travaillons pour rendre l'université autonome et pour que toutes les décisions que nous prenons et tous les textes que nous mettons en œuvre s'inscrivent dans une approche d'autonomisation qui favorise la prise de décision locale par les établissements universitaires. C'est notre souci primordial dans un premier temps", a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur, tout en précisant que les textes de loi qui vont consacrer cette autonomie sont en cours d'élaboration. "Nous sommes en train de préparer les textes qui vont accorder une autonomie beaucoup plus grande aux universités", a-t-il déclaré à ce sujet. Le ministre a, toutefois, rejeté toute idée de restructuration de nature à scinder les grandes universités comme cela a été envisagé par le passé. "La tendance mondiale tend vers le regroupement, c'est-à-dire la mutualisation et la rationalisation des moyens, humains et matériels et la rationalisation des budgets. Nous sommes allés vers la restructuration, mais en fin de compte, nous nous sommes rendu compte que la restructuration sur le plan scientifique n'a pas donné le résultat escompté. Aujourd'hui donc, nous sommes en train d'investir dans les grands pôles pour pouvoir réussir cette mission", a expliqué le ministre, soulignant que le programme de son département, qui s'inscrit dans le plan d'action du gouvernement, va vers l'encouragement de la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance. L'autre priorité dans la stratégie actuelle du ministère de l'Enseignement supérieur, a poursuivi Abdelbaki Benziane, est de faire de l'université une véritable locomotive du développement économique du pays. "Notre stratégie actuellement est de nous ouvrir sur le secteur économique et, à ce titre, il faut que nos travaux puissent avoir une retombée sur le secteur économique, et c'est justement l'encouragement que nous sommes en train de faire à travers tous les mécanismes qui existent, que ce soit à travers le ministère délégué aux Start-up ou à travers les conventions que signe l'université avec le secteur économique", a-t-il expliqué, ajoutant, à ce titre, que même la notion de diplômé doit évoluer. "Notre objectif est de faire de l'étudiant un créateur de richesses et non un demandeur d'emploi", a-t-il déclaré. Cela est dicté, a-t-il argumenté, par le fait que 400 000 nouveaux diplômés sortent chaque année de l'université algérienne et que le monde économique ne peut tous les absorber.