Des médecins estiment que le coronavirus ne doit pas faire de l'ombre à d'autres pathologies, surtout broncho-pulmonaires, comme c'est le cas par exemple des cancers de cette partie du corps. Initiée par l'Association des médecins généralistes libéraux de la wilaya de Béjaïa (AMGLB), la journée thématique de pneumo-phtisiologie qui a eu lieu à l'auditorium de l'Ecole supérieure des technologies d'informatique et de numérisation, (Estin) d'Amizour, vendredi dernier, a été l'occasion de revenir sur quelques zones d'ombre quant à la prise en charge des cas de Covid-19. Le premier intervenant, le Dr Chahed, pneumologue libéral à Tizi Ouzou, qui a choisi de parler de la prise en charge de la Covid-19 à sa phase aiguë, a été catégorique. "Il y a beaucoup de dérapages dans la prise en charge", citant, à titre d'exemples, l'utilisation abusive des antibiotiques et des anticoagulants (Lovenox) ou la prescription des scanners qui n'est guère systématique dans les cas de Covid. L'intervenant, tout en expliquant les effets secondaires de ces médicaments et aussi le coût élevé des examens d'imagerie, estime que les médecins adoptent une démarche simple dans la prise en charge de cette épidémie, soit dans son volet diagnostic, soit dans celui thérapeutique, pour arriver à un bon rapport qualité prix. Dans cette même optique, le Dr Kassa du CHU de Béjaïa s'est intéressé au cas du Covid long, en citant les différentes complications que ce virus grave peut occasionner tout en concluant que "dans tous les cas, la clinique est d'une importance capitale pour une prise en charge optimale". Cette journée, ayant pour thématique globale la pneumologie, certains médecins ont averti que le coronavirus ne doit pas faire de l'ombre à d'autres pathologies, surtout broncho-pulmonaires, comme c'est le cas par exemple des cancers de cette partie du corps. C'est le thème débattu par le professeur Hameg du CHU de Tizi Ouzou qui a axé sa communication sur la prise en charge par le médecin généraliste du cancer bronchique dont l'incidence en Algérie est, selon l'intervenant, de 20%. Le professeur, qui a axé son intervention sur le tabagisme actif et passif comme premier facteur de risque du cancer bronchique, mais aussi d'autres facteurs, à savoir le fer, l'amiante et la silice, appelle à un sevrage tabagique comme prévention à l'apparition de ces formes de cancers. Il ajoutera que le rôle du médecin généraliste dans le diagnostic précoce est d'une importance capitale, car "hélas, trois quarts des cancers apparus sont inopérables". Il n'a pas omis d'expliquer que ces pathologies nécessitent un consensus pluridisciplinaire pour dégager une démarche thérapeutique qui se base sur la chirurgie ou la chimio-radiolothérapie. D'autres thèmes de cette discipline médicale ont aussi été abordés : c'est le cas de l'asthme qui touche surtout les enfants et les jeunes, ainsi que les rhinites allergiques traitées par le Dr Nehal qui a mis en exergue toutes les procédures à suivre dans la démarche thérapeutique de ces maladies respiratoires, surtout que l'on est au début de la saison printanière où les allergies - surtout au pollen - sont fréquentes. Enfin, cette journée thématique entre dans le cadre de la formation continue des médecins généralistes. Des professeurs de renom ont, lors de cette journée de pneumologie, communiqué sur des sujets d'actualité qui concernent le médecin généraliste dans son activité au quotidien. "Les progrès de la médecine exigent une mise à jour quotidienne du praticien", a résumé le docteur Hadjout, président de l'AMGLB, organisatrice de cette manifestation.