Ces rencontres ont été l'occasion pour d'éminents spécialistes algériens et étrangers (français et tunisiens) de tirer la sonnette d'alarme sur l'évolution fulgurante des cancers bronchiques et les broncho-pneumonies chroniques obstructives (BPCO). Pour le Pr Salah Lellou, chef de service pneumologie et président du conseil scientifique de l'EHU, «ces rencontres insistent, en premier lieu, sur la nécessité d'une formation continue pour les médecins pour acquérir les nouvelles technologies et mettre à jour leurs connaissances pour arriver à diagnostiquer les pathologies à un moment précoce afin d'éviter l'évolution rapide et, de ce fait, perdre le patient». «Car, selon lui, plus le diagnostic est précoce, plus le traitement sera bénéfique, surtout pour les cancers bronchiques. Le médecin aura alors la possibilité de cibler son traitement et aller vers une médecine à la carte à l'aide des nouveaux marqueurs tumoraux». Lors de ces rencontres, les spécialistes ont mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un réseau de médecins traitants des secteurs public et privé afin de stopper les BPCO qui font plus de 15 000 morts par an dans le monde. Avec 3000 nouveaux cas de cancer broncho-pulmonaire chaque année en Algérie, la prévalence monte en flèche à cause du tabac en premier lieu et des facteurs extérieurs, tels que la pollution, le stress et le tabagisme passif. Il faut signaler que si le malade est pris en charge dans le mois, sa vie sera prolongée avec des traitements chimiques et cela lui évitera la chirurgie. Dans ce contexte, le professeur Lellou a déclaré que plus des 2/3 des malades ne savent pas qu'ils sont atteints de ces pathologies et que seulement 1/3 est diagnostiqué et pris en charge et, malgré toutes les campagnes de prévention, il avance un chiffre de 500 000 malades en Algérie. D'ailleurs, au niveau de l'EHU, seulement 10% des cas de cancer bronchique sont diagnostiqués à un stade précoce. Leur majorité sont des fumeurs, d'où la recommandation du sevrage tabagique. Le Pr Lellou a révélé que l'unité de réhabilitation de la broncho-pneumonie chronique obstructive (BPCO) vient d'être lancée au niveau du service de pneumologie. Il a ajouté que le réentraînement à l'effort permet au malade atteint d'une BPCO, à un stade donné, de reprendre sa vie normalement par des exercices physiques appropriés, alors que la thérapie de groupe lui apprendra comment vivre avec cette maladie sans dyspnée, surtout que la dépendance à l'oxygène coûte très cher et n'est pas remboursée par la Sécurité sociale. Zekri S.