Comme ils l'avaient annoncé dans un préavis, il y a un semaine, près de 90 éleveurs et agriculteurs, issus de l'Unpa et membres du Comité de coordination des éleveurs et agriculteurs (CCEA) de la wilaya de Tizi Ouzou, ont entamé, depuis dimanche dernier une grève de la faim illimitée au siège de l'ancienne marie (ex-bureau de la Fédération des fils de chahid, FFC), a-t-on constaté. Le recours à cette action extrême a été décidé après “le refus d'écoute à nos doléances de la part des autorités concernées quant à la non-application de la note présidentielle de l'année 2000 consistant en l'effacement, sans restriction aucune des dettes des agriculteurs dans toutes les wilayas, à notre cas, à l'instar des éleveurs et agriculteurs des autres wilayas du pays”, précisent nos interlocuteurs. Ils expliquent qu'ils n'ont pas d'autres choix à la suite de l'impossibilité d'honorer “nos dettes vis-à-vis des créanciers (banques…), suite aux dramatiques évènements vécus par la région, aggravés par des catastrophes naturelles (sécheresse, séisme, inondation…) durant les cinq dernières années, en plus du harcèlement des banques par le truchement d'huissiers de justice se rendant, de façon imprévue, dans nos maisons où ils laissent, souvent à des vieilles personnes qu'ils trouvent, des avis de saisie”. Ces éleveurs rappellent qu'ils ont déjà rempli, en septembre 2001 à l'invitation de leurs banques, des formulaires pour le rachat de leurs dettes dans le cadre de la décision présidentielle. Par ailleurs, de passage à Tizi Ouzou dans le cadre de la campagne électorale pour le compte du Rassemblement national démocratique (RND), le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, a promis, indique-t-on sur place, à un représentant du collectif des grévistes de la faim, de remettre les doléances de ces derniers au chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Salah Yermèche