Les agriculteurs et les éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou sont en colère. Et pour cause, le décret présidentiel, en vertu duquel le Trésor public est autorisé à procéder au traitement de leurs dettes vis-à-vis de l'Etat et du système bancaire afin de restituer à ces derniers leurs capacités d'autofinancement et leur solvabilité, est restée lettre morte. Hier, ils étaient des dizaines à avoir déserté leurs champs et fermes, l'espace d'une matinée, pour tenir un sit-in devant le siège de la wilaya et protester pacifiquement contre la non-application de cette mesure. Ils ne comprennent pas la sourde oreille de l'administration et l'inaction de l'UNPA, le syndicat censé défendre leurs intérêts matériels et moraux. Dans une lettre adressée au président de la République, les protestataires relèvent avec stupéfaction que les mesures annoncées et rapportées dans le Journal officiel n°38 du 21 juillet 2001, notamment l'article 37, n'ont pas été suivies d'effet sur le terrain en Kabylie, une région éprouvée par les aléas climatiques et les retombées des évènements d'avril 2001. Pis, certains d'entre-eux sont assignés devant les tribunaux et sommés par leur établissement bancaire de procéder au règlement des crédits contractés. Le Comité de coordination des éleveurs et agriculteurs (CCEA/UNPA) de Tizi Ouzou qui déclare utiliser “tous les moyens pacifiques pour faire aboutir ses revendications”, à savoir l'effacement des dettes des agriculteurs de la wilaya dont le montant restant à effacer est de près de 16 milliards de centimes (159 260 009,82 DA), envisage d'organiser un autre rassemblement devant la wilaya mais, cette fois-ci, en présence du… bétail. A. T.