À l'issue de leur assemblée générale extraordinaire tenue mercredi dernier au niveau de leur siège, une centaine d'agriculteurs et d'éleveurs à Tizi Ouzou, affiliés au Comité de coordination des éleveurs et agriculteurs (Ccea) de la wilaya, ont rendu public un communiqué dans lequel ils “donnent un préavis d'entamer une grève de la faim illimitée à compter du dimanche 13 novembre 2005”. Cette décision a été prise après épuisement de leurs multiples démarches infructueuses auprès de toutes les institutions du pays, ont-ils indiqué. Elle intervient, expliquent les animateurs du Ccea, suite à leur “impossibilité d'honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers — banques, fournisseurs, etc. — suite aux dramatiques évènements vécus par la wilaya et les situations climatiques catastrophiques (sécheresse et inondations) ayant caractérisé la région durant les cinq dernières années”, souligne le document des éleveurs et agriculteurs. Ces derniers déplorent, en outre, “l'aggravation de jour en jour de leur problème, et ce, depuis plus de cinq ans, suite aux pressions exercées sur eux par des huissiers de justice” en les rendant destinataires d'ordonnances de saisie. Pour rappel, la corporation de ces éleveurs avait lancé l'été dernier un appel de détresse quant à la pression dont ses membres faisaient l'objet de la part des banques qui leur avaient fait des prêts pour la création d'entreprise dans le cadre de l'Ansej, les sommant de rembourser les 50% réglementaires de leurs dettes. Avec des montants allant de 20 à 200 millions de centimes de dette chacun, ces agriculteurs estiment qu'ils sont en droit de bénéficier de la décision présidentielle relative à l'effacement des dettes des agriculteurs, à l'instar des autres producteurs du secteur qui en furent touchés. SALAH YERMÈCHE