Les marchés de proximité ouverts pour réglementer l'activité commerciale et intégrer les commerçants illégaux dans le circuit légal n'ont pas apporté de solution à ce phénomène qui ne cesse d'étendre ses tentacules à d'autres espaces. Dans le programme annoncé par les autorités pour lutter contre les pénuries de certains produits à large consommation et la hausse de leur prix, à l'occasion du mois de Ramadhan, il est question d'ouverture dans chaque commune d'au moins un espace commercial. Au total, il est retenu l'ouverture de 23 marchés non couverts, qui s'ajoutent à d'autres espaces commerciaux de proximité. Dans leurs interventions à la dernière session de l'APW, des élus ont fait part de l'inefficacité de ces marchés pour réguler les prix et lutter contre la spéculation. Entre les solutions avancées et les appréhensions soulevées face aux mesures retenues, le commerce demeure régulé souvent par des activités informelles. Le commerce illégal a, en effet, investi les rues et les espaces publics, s'imposant comme un fait accompli contre lequel aucune solution n'a pu être trouvée. Les marchés de proximité ouverts pour réglementer l'activité commerciale et intégrer les commerçants illégaux dans le circuit légal n'ont pas apporté de solution à ce phénomène qui ne cesse d'étendre ses tentacules à d'autres espaces. À telle enseigne que des rues entières et des trottoirs se retrouvent conquis par des marchands illégaux nullement inquiétés, ni dissuadés par les mesures prises à leur encontre. Face à leur irrémédiable avancée, ils ne cessent de s'accaparer de nouveaux espaces. C'est dans une telle anarchie que le citoyen ne trouve aucun mal à faire ses achats dans les rues ou sur des trottoirs encombrés par des marchandises étalées dans des conditions d'hygiène des plus répugnantes. Dans un rapport présenté à l'APW, des élus, qui s'en tiennent au chiffre de 6 marchés parallèles officiellement recensés, demandent "l'organisation de ces espaces pour que le Trésor public en tire profit". Dans leurs remarques, ils appellent à la "libération des routes principales de l'emprise des marchés anarchiques, à l'exemple du 5e-Kilomètre et d'Oued Boulkerara, etc...". Pour les marchés hebdomadaires, ils demandent l'instauration de mesures d'hygiène pour le nettoyage de ces espaces. Il convient de noter que cette situation n'a pas empêché que des espaces commerciaux demeurent fermés, selon ce qui est rapporté dans le même rapport. C'est le cas d'une pêcherie et d'un marché couvert, qui demeurent fermés dans la commune de Jijel. Au-delà du fait qu'on appelle à l'exploitation de ces espaces, il existe encore d'autres marchés de proximité fermés à toute activité commerciale, à Taher et El-Milia. Ces deux villes sont les plus touchées par le commerce informel, qui semble imposer son diktat dans un contexte d'une extrême anarchie. Feignant de ne pas voir ou laissant faire, les autorités concernées brillent par un laxisme qui donne encore des ailes aux animateurs du circuit commercial informel. Sinon, l'on ne peut que s'étonner de la fermeture de ces marchés, dont certains sont tellement abandonnés qu'ils sont plongés dans une totale insalubrité. Pendant ce temps, le commerce illégal s'impose comme une fatalité et une alternative à ces espaces, prospérant sur la voie publique. À l'occasion du mois du jeûne, il risque encore de déborder face au laisser-faire observé. Par ailleurs, et dans le registre des statistiques relatives à l'activité commerciale, il est recensé 41 236 commerçants en 2020 et 43 055 en 2021, soit une hausse de 1498 commerçants, ce qui représente une proportion de 3,47%.