Le directeur de l'Enacta, M. Abdallah Ghrieb, a souligné hier l'ampleur prise par le phénomène de la pièce de rechange contrefaite. Selon lui, “la distribution à grande échelle des pièces de contrefaçon, notamment celles liées aux pneumatiques freinage, suspension peut avoir des conséquences désastreuses au plan des accidents de la route, si aucune mesure n'est prise par les pouvoirs publics”. Le problème récurrent des pièces de rechange automobile contrefaites, commercialisées en Algérie, semble inquiéter au plus haut point les professionnels de la route , c'est le constat établi hier lors du Salon international du contrôle technique automobile et de la prévention routière (Sicta), qui se tient à Alger jusqu'à demain. Intervenant au cours d'une rencontre technique organisée en marge de ce salon, le directeur de l'Etablissement national du contrôle technique automobile (Enacta) M. Abdallah Ghrieb, a souligné que l'opération contrôle technique a permis de constater l'ampleur que prend en Algérie le phénomène de la pièce de rechange contrefaite. Selon ce responsable, “la distribution à grande échelle des pièces de contrefaçon, notamment celles liées aux organes de sécurité du véhicule (freinage, pneumatiques, suspension) peut avoir des conséquences désastreuses au plan des accidents de la route, si aucune mesure n'est prise par les pouvoirs publics”. De son côté, le président de l'Union nationale des transporteurs (UNT), M. Aïder, a affirmé que les concessionnaires automobile installés en Algérie “ne jouent pas le jeu”, au sens où ils seraient “incapables” de fournir à leur clientèle la pièce d'origine qu'ils sont censés distribuer. “Ce type de salon permet de signaler justement le manque de coordination au niveau des structures de contrôle de l'Etat”, a encore ajouté M. Aïder. À ce propos, M. Lazouni, concepteur bien connu de l'émission télévisuelle de prévention routière “Tarik essalama”, a indiqué que “près de 90% des pièces vendues proviennent de la contrefaçon”. L'autre constat établi par les professionnels de l'automobile lors de ce salon a trait à “l'émergence d'une certaine catégorie de stations de contrôle technique qui ferment les yeux sur les défaillances techniques” et qui seraient devenues, selon les intervenants au débat, “très demandées” pour leur complaisance par les automobilistes soucieux d'éviter à tout prix une éventuelle immobilisation de leur véhicule. Le problème de la crédibilité des stations de contrôle avait été soulevé dimanche dernier par le ministre des Transports, M. Mohamed Maghlaoui, qui a haussé le ton à l'adresse de certains contrôleurs techniques, avant de décider la fermeture de six stations. M. Maghlaoui avait, en outre, préconisé la création d'un logiciel mentionnant les résultats techniques du contrôle à reporter sur des documents écrits et qui doivent, a-t-il ordonné, “refléter la réalité” de l'état du véhicule expertisé. Synthèse R. N.