«Il faut rappeler que le marché de la pièce de rechange automobile est à 99% un marché d'importation et qu'à plus de 50% les opérations d'importation sont effectuées par des non-professionnels», rappelle Tayeb Siad, directeur des achats à l'entreprise éponyme Siad, une entreprise familiale crée en 1966, à Azazga (wilaya de Tizi Ouzou) et spécialisée dans la commercialisation de la pièce de rechange. «Ce marché est estimé à plus de 150 millions de dollars / an. Selon le Cnis, le volume des importations en 2004 s'élevait à plus de 142 millions de dollars et pour les neuf premiers mois de 2005 à 123 millions de dollars. Hélas, ce marché sans cesse grandissant, demeure non contrôlé et se trouve livré à toutes formes de spéculations que sont les importations informelles, sans facturation, contrefaçon…», regrette-t-il, tout en assurant que «si nous n'arrivons pas à instaurer les règles de la qualité tant pour les véhicules importés que pour la pièce de rechange, nous continuerons à subir les tragédies de la route». Tayeb Siad dit, en outre, que «c'est un crime que de vendre sur le marché de la pièce de rechange qui ne répond pas aux normes d'usage, notamment quand il s'agit de la pièce dite de sécurité, telles que les pièces relatives aux systèmes de liaison au sol (amortisseur, rotule de suspension, pneumatiques), le système de direction (rotule de direction, crémaillère, cardan), le système de freinage (plaquettes de freins, disques, câbles), le système d'embrayage, les pièces moteurs ou enfin les composants d'allumage et d'éclairage (antivol, feux..)». «Malheureusement, nous constatons, ajoutera-t-il, que ce marché est gangrené par les produits de la contrefaçon, des copies et des imitations. La lutte doit être menée sur deux flancs : le premier concerne l'individu qui pense avoir fait des économies en achetant à bas prix car il y va évidemment de sa sécurité, le second concerne l'Etat car sur le plan purement macroéconomique, le manque de qualité de la pièce de rechange qui induit beaucoup d'accidents, meurtriers ou pas, occasionne des dégâts énormes aux assurances et au Trésor public».