Les travaux de l'atelier régional pour l'appui aux personnes vivant avec la VIH en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, entamés dimanche dernier au Centre international de presse d'Alger, ont été clôturés hier, par la lecture de la Déclaration d'Alger, en présence du ministre des Affaires religieuses, M. Abdallah Ghlamallah. La Déclaration d'Alger, adoptée à l'unanimité par les participants venus de quinze pays de la région Mena, se présente sous la forme d'un document dans lequel sont exposées les “attentes” et “revendications” des personnes atteintes par la maladie et leur propre “engagement” à œuvrer pour la fin des “discriminations multiformes” dont elles font encore l'objet. Au chapitre des revendications, les personnes vivant avec le virus du sida attendent des gouvernements “une pleine reconnaissance de leurs droits tels que définis par la Charte des droits de l'Homme”. La déclaration stipule que les malades du sida doivent être reconnus comme “des personnes productives, actives, leaders dans la société” et dont le rôle est “fondamental” quant à la prise de décision et à l'exécution des programmes de lutte et de prévention de la maladie. Considérant que les lois conçues pour protéger leurs droits “ne sont pas appliquées” et qu'il y a absence d'adéquation entre leurs besoins spécifiques et la réponse à ces besoins, les participants à l'atelier régional d'Alger, s'engagent à “collaborer avec les gouvernements et les organisations” pour assurer la meilleure couverture sanitaire possible et garantir une prévention efficace de la maladie, à combattre “la stigmatisation, la discrimination, l'exclusion et la marginalisation” auxquelles s'exposent les personnes atteintes du VIH, et à assumer leurs “responsabilités” afin de “se protéger et protéger les autres”. Les participants attendent des “gouvernements et des organisations internationales” un engagement à “aider les groupes et associations de personnes vivant le VIH, à faciliter leur participation aux structures nationales de lutte contre le sida, à appliquer les lois protégeant leurs droits et à la mise en place de telles lois lorsqu'elles n'existent pas (…)”. Les rédacteurs de la Déclaration d'Alger souhaitent une “collaboration” entre les associations de malades et les gouvernements dans la lutte contre “la discrimination qui frappent” les personnes vivant avec le VIH, leur famille et toutes les autres catégories exposées à ce phénomène. La Déclaration d'Alger, tout en appelant à “un allégement des procédures d'accès à l'emploi et aux microcrédits” au bénéfice des victimes du sida, ne manque pas de revendiquer “la disponibilité gratuite, permanente et ininterrompue des traitements adéquats”, ainsi que “tous les soins complémentaires et alternatifs”. Pour ce faire, les signataires demandent aux gouvernements de recourir, au besoin, aux médicaments génériques, nettement moins chers. Les gouvernements de la région Mena sont par ailleurs invités à “lancer et organiser des campagnes de prévention contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles en collaboration avec les personnes vivant avec le VIH”, et à assurer “les formations adéquates” aux agents paramédicaux et à tous les travailleurs impliqués dans la prise en charge des personnes atteintes par cette maladie. Farouk Lekhmici