Des experts représentant les agences des Nations unies, les représentants des programmes nationaux, en particulier ceux impliqués dans l'appui aux personnes vivant avec le VIH/sida, des représentants de la société civile et des personnes infectées et affectées par le virus en provenance de 15 pays de la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA) sont depuis, hier, assis autour d'une table, et ce pendant trois jours, au Centre international de presse (CIP) à Alger, afin de dégager les voies et les moyens pour une meilleure prise en charge psycho-sociale de cette catégorie de personnes vulnérables. La réinsertion sociale et professionnelle est l'un des thèmes principaux de cette rencontre. L'expérience algérienne dans ce domaine sera présentée, selon les organisateurs. Ces travaux de l'atelier régional pour l'habilitation et l'appui des personnes vivant avec le VIH/ sida, qui se déroulent à huis clos, seront sanctionnés par une série de recommandations et une déclaration d'Alger. Le choix d'Alger n'est pas fortuit, selon le directeur régional de l'Onusida, Oussama Tawil. « L'existence de l'association algérienne El Hayet, des personnes vivant avec le VIH, la première association au niveau de la région reconnue et agréée, est un signe encourageant de l'acceptation sociale et de la lutte contre la discrimination des personnes infectées et affectées », a-t-il déclaré à l'ouverture des travaux. Les différents intervenants ont mis l'accent sur le développement d'une stratégie de prévention, qui est l'unique moyen en mesure de freiner la propagation de cette maladie. Après avoir souligné toutes les mesures prises par le gouvernement algérien dans la lutte contre le VIH/sida depuis l'apparition du premier cas, Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a estimé que la vigilance est toujours de mise. Pour ce faire, il est important de renforcer la stratégie de prévention. Comme il est aussi important de lutter contre la pauvreté et la marginalisation au sein de la société. Le ministre de la Solidarité et de l'Emploi, Djamel Ould Abbas, a quant à lui plaidé pour la création de réseaux régionaux efficaces de solidarité et des liens entre les différents acteurs (décideurs, personnel hospitalier, partenaires associatifs et personnes vivant avec le VIH). « C'est aussi grâce à un réseau efficace et dynamique d'échange d'expertises entre différents pays que nous pourrons lutter contre la stigmatisation et la discrimination afin d'aider les personnes atteintes de la maladie pour une réinsertion sociale et professionnelle », a-t-il déclaré. Son département, a-t-il ajouté, apportera son concours et accompagnera les personnes vivant avec le VIH pour les aider à créer leurs entreprises, à bénéficier de micro-crédits ou à être insérées dans un des dispositifs d'emploi et de solidarité qu'il gère. Les maisons des associations implantées à travers les 48 wilayas seront, a promis le ministre de la Solidarité, « mises à votre disposition pour des réunions, des séances de sensibilisation ou des formations », a t-il déclaré. Il est à signaler que seulement celles des wilayas d'Alger, de Tlemcen et de Nâama sont actuellement fonctionnelles. Les autres sont en construction. Ces espaces seront, ainsi, d'un grand apport à toutes les associations de soutien aux malades, dont la majorité est sans moyens logistiques. Pour rappel, l'Algérie a enregistré 34 nouveaux cas de sida déclaré et 147 autres cas de séropositivité durant l'année 2005. La prévalence de l'épidémie est proche de celle des pays de la région MENA et l'incidence en Algérie est de 0,07%. Le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région MENA est de 540 000 et seulement 5% ont accès aux soins alors que 10 à 12% dans le monde ont accès aux médicaments antirétroviraux.