D'autres décisions pourraient surgir incessamment puisque, selon certaines sources, les présidents des APC de Sougueur et Faïdja sont frappés de retraits de confiance signifiés par leurs pairs. Le wali de Tiaret vient, encore une fois, de tirer son “ carton rouge correctionnel ” , à la fin de la semaine dernière, en mettant fin aux fonctions du président de l'APC de Takhemaret, à 90 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya. Ce verdict est attendu depuis au moins une année quand la population s'insurgeait contre le premier magistrat de la commune, accusé de malversations et d'incorrections diverses. En effet, très mal lotie en matière de développement socioéconomique et lourdement pénalisée par la réputation surfaite d'enclave et de précarité, la commune de Takhemaret refusait depuis bien longtemps de se résigner à ce coup du sort. Ainsi, la population trouvait, l'année dernière, comme unique alternative, de briser le silence en dénonçant la gestion chaotique de cet élu auquel on reprochait, d'abord d'être à l'origine d'une indescriptible angoisse sociale et d'une occlusion chronique de l'environnement, le tout caractérisé par un éventail de dépassements et de passe-droits. Dans un document alors remis à l'autorité compétente, ces derniers avaient, pour rappel, demandé une commission d'enquête nationale. Au même moment, quatre élus municipaux soutenus par un parlementaire avaient déposé sur le bureau du wali un dossier lourd comportant des pièces confirmant leurs accusations. Comme exemple, celles relatives à l'attribution d'un kiosque et d'une construction mitoyenne du stade communal au profit de sa seconde épouse, une enseignante à laquelle a été délivrée une attestation de non-activité salariée, et l'octroi, par délibération, d'un hangar précédemment occupé par l'Edimco, au profit d'un autre élu. Un mois après ces deux premières actions, c'est la population du douar Tazeka, de 9 000 âmes, qui avait investi la rue en saccageant sur son passage le siège de l'APC dont les dégâts ont été estimés à plus de 100 millions de centimes pour protester contre l'isolement caractérisé de leur localité, voire le manque d'eau potable, la dégradation des routes, l'inexistence d'un réseau d'assainissement. La protesta, atténuée grâce à un colossal dispositif de sécurité, s'est soldée par l'arrestation de 17 jeunes dont 3 placés sous mandat de dépôt. Cependant, au moment où le principal concerné se croyait indétrônable pendant que la population ne cessait de s'interroger sur les aboutissements de ses diverses requêtes, voilà que l'instance suprême de la wilaya s'est résolue à éclairer les attentes sociales et consacrer sa propre crédibilité en signifiant au P/APC que le poste qu'il occupait n'était désormais pas le sien. Au demeurant, la goutte qui a fait déborder le vase dans cet acheminement est celle d'une affaire équivoque assimilée à une forme de détournement dans le projet de l'édification du stade communal… Une bévue, d'ailleurs, qui ne s'arrêtera certainement pas à ce niveau dans la mesure où elle sera portée devant la justice. D'autres affaires pourraient surgir incessamment, selon certaines sources. R. SALEM