Cinq des sept élus que compte la commune de Guertoufa viennent d'être condamnés à deux mois de prison avec sursis et une amende de 10 000 DA chacun. Ils sont accusés d'avoir « diffamé leur maire en marge d'un retrait de confiance ». Pour rappel, c'est après le retrait de confiance qui lui a été signifié par six membres de son staff dont trois de son propre camp politique (le RND), que le P/APC de Guertoufa, Boualem Boualem, avait porté plainte pour diffamation contre ses pairs. Une affaire, déballée en public sur la gestion de cette commune située à 7 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, qui a valu à son premier responsable de réagir vivement à la sortie publique de ses contradicteurs. Bien que conforté dans ses positions par le wali qui continuait à lui témoigner sa confiance, il continue de réfuter catégoriquement les accusations portées à son encontre. Ce que vient de confirmer en première instance la justice, car les élus concernés comptent introduire un appel en cassation. Les élus avaient porté de lourdes accusations selon les termes du communiqué rendu public sur « la prise de décision unilatérale, l'inscription peu équilibrée des opérations à travers les 42 douars relevant de la commune, l'attribution de projets à des proches, les retards accusés dans l'achèvement des travaux de différents marchés, tels que la réalisation d'un stade communal à Temda », mais ont été amenés à s'expliquer devant le tribunal sur les motivations réelles qui se sont terminées par le retrait de confiance. Un retrait de confiance rendu caduc par la décision du wali de confier les rênes au chef de daïra de Rahouia. Pour l'élu incriminé, « les accusations étaient sans fondement et synonymes même de règlement de comptes politiques générés depuis qu'il a postulé au poste de sénateur pour lequel il a décroché une seconde position avec 90 voix ». Parmi les points qu'il a bien voulu éclaircir, figurent plusieurs réalisations dont celles concernant Temda, une bourgade attenante à la commune mère avec à la clef un décaissement de plus de cinq milliards ces trois dernières années. Le P/APC de Guertoufa devait confirmer devant les juges le contexte de l'achat du bus pour le ramassage scolaire acquis pour 264 millions, la réfection du stade et les évaluations faites à propos de certains projets. Guertoufa, tout autant que Faïdja, Sidi Bakhti, voire Sebaïne restent des communes gérées avec les seuls P/APC comme responsable. La condamnation de ces élus va totalement chambouler la donne politique, puisque les autorités vont devoir (si la justice confirme le verdict) recomposer cette assemblée populaire communale, à moins de deux années de la fin de mandat. Situation qui a fait tout de même dire à Bahim Mered, wali de Tiaret, qu'« il vaut mieux s'il le faut travailler avec un seul maire que freiner le développement avec une pléiade d'élus frondeurs et vindicatifs ». La donne semble toutefois changer avec ces condamnations.