Jadis fleuron des Hauts-Plateaux de l'Ouest algérien, la wilaya de Tiaret ne cesse, décidément, de souffrir depuis bien longtemps d'une gestion abominable. Il y a très longtemps que la population de Tiaret est livrée à elle-même, dans un imbroglio indescriptible. À l'origine de ce drame social, la responsabilité humaine. En clair, tout devenait prévisible quand on s'accorde à confier l'avenir des citoyens à des démagogues peu scrupuleux. Ces derniers qui, du reste, travestissement des élections aux frénésies des nominations, se sont trouvés, un jour, propulsés aux commandes de ces communes dont dépend directement le quotidien des citoyens. Sans le moindre critère de sélection fiable et correcte, la majorité des élus, issus d'une pseudo démocratie et momentanément parrainés par certaines formations politiques, par une quelconque grande tribu ou un clan fort et puissant, n'ont jamais fait montre d'un moindre art ni du minimum de conscience quant à l'exercice adéquat de leurs fonctions. Au contraire, certains maires ne trouvent pas de temps à consacrer à la prise en charge de la population, car occupés éternellement dans ces actions porteuses, voire dans le monde de l'affairisme. Ainsi, les nombreuses turbulences qu'a connues et que connaît toujours cette wilaya ne sont nullement le fait d'un simple hasard et les revendications populaires s'avèrent les mêmes à travers les différentes localités, à savoir le favoritisme, les passe-droits, la crise du chômage et celle du logement... Néanmoins, une telle gestion a quelquefois été contrariée par des élus qui ne trouvaient, comme unique moyen de tirer la sonnette d'alarme, que de signifier un retrait de confiance à ces grosses pointures. C'est le cas des APC de Bougara, Aïn Bouchekif, Guertoufa, Madna, Faïdja... retraits de confiance et limogeages pleuvent La réaction des hauts responsables de la wilaya se résumait à mettre ces APC sous la houlette des chefs de daïra, quant à la prise en charge des dossiers lourds, tout en faisant la sourde oreille sur les autres communes. Toutefois, le wali a frappé fort à Mahdia et Aïn-Dzarit en limogeant les maires, pour des irrégularités dans l'attribution de logements sociaux, pour la première, et l'abdication d'une décision officielle relative aux forçages illégaux de puits, pour la seconde. À Rechaïga, le premier maire, d'obédience FLN, devait être écarté au profit d'un autre du RND et ce, pour avoir bouclé le champ sur l'investissement dans le domaine de l'agriculture. Pour les communes de Ksar Chellala et Medrissa, certaines sources font état d'un passage récent d'une commission d'enquête pour mauvaise gestion. Au passage, la seconde commune citée trouve à sa tête un jeune maire, issu du FNA, accusé déjà d'être l'un des instigateurs des émeutes du mois de juillet 2001, menées contre le P/APC de l'époque, qui occupait ce poste durant 23 ans. Cette commune de 18 000 âmes, avec un important potentiel intellectuel, ne connaît pas la moindre accalmie durant l'actuel mandat, où quatre sur les neuf membres de l'assemblée se sont démarqués de leurs pairs en dressant une requête détaillée, qui avait longtemps sommeillé dans les tiroirs du chef de daïra, avant de faire surface dans l'actualité. Un document qui met le doigt sur une série de défaillances du P/APC qui mène la barque, en solo. À Rahouia, c'est le manque d'imagination, la carence d'initiatives et l'absence de créativité qui expliquent, en dépit d'une importante cagnotte encaissée en guise de droit de passage du pipeline, le lamentable et le navrant d'un quotidien des plus aléatoire. un mandat et Trois maires Pour la commune du chef-lieu qui connaît un troisième maire pour ce seul mandat, la situation n'est pas du tout mielleuse et risque à tout moment d'éclater, compte-tenu d'un déséquilibre social menaçant. Quand on sait que l'argent du contribuable coule à flots dans des destinations équivoques, il devient inacceptable d'évoquer le manque de moyens. N'est-il pas préférable d'investir dans l'amélioration des réseaux d'alimentation en eau potable, dans l'assainissement et la voirie, au lieu de se laisser aller dans l'obsession d'acquérir une nouvelle “bagnole” dernier cri, ou d'organiser des conférences bidons ? La réponse est du ressort de ces maires, qui ont encore le temps de fantasmer, au lieu d'honorer les promesses données aux citoyens à la veille des élections… R. Salem