Mourad Medelci a reconnu, hier, devant les sénateurs que l'organisation des établissements bancaires est dépassée. Des malversations sont le fait de complicités internes dans les agences, a-t-il ajouté. M. Medelci, ministre des finances, est allé hier plus loin au sénat sur les scandales bancaires. Il reconnaît pour la première fois que des complicités internes, c'est-à-dire dans les agences, expliquent ces gros scandales. “Le contrôle interne effectué au sein de certaines banques publiques a permis de découvrir ces scandales financiers dont les auteurs ont bénéficié de complicités internes”, dira M. Mourad Medelci, ministre des finances, lors de son intervention, hier, au conseil de la nation. Allusion en particulier au scandale de la BNA, un détournement de 20 milliards de dinars, voire selon une source sûre de 30 milliards de dinars, l'équivalent de 400 millions de dollars. En évoquant le secteur bancaire, il a affirmé que “l'organisation actuelle des banques publiques est dépassée et ne s'adapte pas aux nouvelles exigences économiques du pays”, en indiquant dans la foulée qu'“on a besoin davantage de moyens pour assurer le contrôle de la sphère financière et éviter les scandales au niveau des banques” sans citer le nom d'aucune banque ou donner de chiffre sur les pertes occasionnées par ces scandales au trésor public. Néanmoins, il a précisé que “les banques publiques ont les moyens d'assurer un contrôle interne de leur flux financier”. Il a annoncé, également, la mise en service du système de paiement électronique à partir de janvier 2006. Le gouvernement soumettra prochainement trois projets de loi au parlement portant notamment sur l'assurance, les sociétés de capital-risque et la titrisation des créances hypothécaires. Le ministre a déclaré, par ailleurs, qu'“il y a près de 2 500 personnes qui s'occupent du contrôle de la gestion des deniers publics dont 1 500 agents affectés aux communes et on prévoit la création de 1 500 nouveaux postes d'emploi en 2006 pour améliorer la gestion des communes”. Il a souligné que “la coordination entre la politique budgétaire et la politique monétaire permettra de mieux gérer les dépenses publiques”. L'Etat a prévu, selon M. Medelci, plus de 500 milliards de DA en 2006 soit 20% du budget pour les transferts sociaux. Faïçal Medjahed