Des rapports quotidiens seront établis sur toutes les opérations et seront par la suite examinés. Les banques ont procédé, dans le cadre du contrôle interne, à l'installation de nouveaux services au niveau des agences et des centres régionaux. C'est ce qu'a révélé hier le président de l'Association des banques et des établissements financiers, Abderrahmane Benkhalfa, qui s'est exprimé sur les ondes de la chaîne III. Il a affirmé que dès l'année prochaine, des experts procèderont quotidiennement au contrôle et à la vérification des opérations bancaires ainsi que des transactions effectuées par les agents financiers. Concernant la lutte contre le blanchiment d'argent, M.Benkhalfa a révélé que 500 experts ont été chargés, à partir de cette année, d'enquêter sur les dépassements enregistrés dans les banques. En parallèle, un contrôle plus strict sera appliqué sur les opérations du commerce extérieur grâce à une étroite collaboration entre les banques et les services des douanes. Notons à ce sujet que dans le cadre de la modernisation, la sécurisation et le renforcement de ce système, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a annoncé récemment la mise en service du système de paiement électronique à partir de janvier 2006. «Et ce n'est pas uniquement l'introduction de ce nouveau système qui permettra d'atteindre les objectifs fixés». Il faut, selon lui, introduire d'autres mécanismes de maîtrise des modes de gestion et d'organisation au niveau des administrations et des banques pour les rendre plus performants car «nous ne savons pas gérer». M.Benkhalfa dira à propos du paiement électronique que le nombre d'utilisateurs des cartes interbancaires, qui est actuellement entre 250.000 et 300.000, atteindra 1 million en 2006. Il soulignera par ailleurs, que les scandales qui ont touché presque toutes les banques algériennes, ont éclaté au moment où le système bancaire connaît des réformes. Deux facteurs ont contribué à ces scandales selon lui dont le manque d'équipes de contrôle. Rappelons toutefois que les débats sur la loi de finances 2006, au Conseil de la nation comme à l'Assemblée populaire nationale (APN), ont principalement tourné autour des scandales qui ont ébranlé dernièrement les institutions bancaires. Les sénateurs, un peu à la manière des députés, n'ont pas manqué de critiquer fortement le système de gestion financière en dénonçant «le manque de contrôle efficace et rigoureux au niveau des banques». Pour sa part, le ministre des Finances a estimé que «c'est un tout. Il est basé sur des lois claires qui existent. Mais cela ne suffit pas. Il faut recourir au contrôle institutionnel. Il existe à tous les niveaux mais il faut l'améliorer et voir s'il est indépendant». Il a avancé le chiffre de 2500 personnes seulement chargées du contrôle financier dont 1500 agents affectés aux communes. «Il nous faut davantage de moyens humains pour assurer le contrôle de la sphère financière». Le grand argentier du pays reconnaît aussi que «des complicités internes expliquent ces gros scandales et rendent ainsi difficile le contrôle» en précisant, toutefois, que «toutes les banques ont les moyens qui leur permettent d'assurer un contrôle interne de leurs flux financiers, et c'est grâce à l'autocontrôle de ces établissements que les scandales ont été dévoilés». Le ministre a souligné que «la coordination entre la politique budgétaire et la politique monétaire permettra de mieux gérer les dépenses publiques».