Elles refusent d'accorder des crédits aux chômeurs promoteurs auxquels elles imposent déjà un bail de location de 5 ans. La direction régionale d'Alger de la Caisse nationale d'assurance-chômage (Cnac) organise, depuis hier, deux journées d'information à l'égard des chômeurs promoteurs. Si la manifestation tombe à point, ces dernières auront encore des difficultés à réaliser leurs projets, en dépit des efforts fournis par les responsables de l'agence. En comparaison avec les résultats obtenus en 2004, un seul investissement a été lancé ; l'année qui s'achève est porteuse d'espoir, selon le directeur régional de la Cnac, Kamel Boulahlib. Des statistiques, finalisées le 21 novembre dernier et mises à la disposition des journalistes, indiquent que 234 entreprises, équivalant à 668 emplois, ont été créées. Le secteur des services s'empare de la part du lion avec 85 entreprises suivi par celui de l'industrie et du bâtiment avec respectivement 73 et 51 investissements. L'apport personnel des chômeurs promoteurs est de 5 milliards de centimes, celui de la caisse est de 13 milliards de centimes. Le financement bancaire s'élève, quant à lui, à 42 milliards de centimes. Cependant à côté de ces performances, le revers de la médaille fait craindre que les dizaines de dossiers déposés auprès de l'agence n'aboutissent pas. Les raisons sont multiples. Mais les entraves les plus importantes se situent au niveau des banques publiques qui s'obstinent à refuser les crédits aux chômeurs promoteurs, et souvent sans justification. C'est le cas des chômeurs promoteurs, Chergui Zoubir de Bologhine et Djamel de Sidi Moussa. Les deux se sont vu refuser leur dossier par le CPA. Les contentieux, qui existent entre les banques et les autres dispositifs de création d'emploi, seraient à l'origine des réticences des banquiers publics, et ce, malgré les conventions signées avec la Caisse nationale d'assurance-chômage et les garanties qu'offrent celle-ci en cas de défaillance des promoteurs. Par ailleurs, l'autre écueil qu'imposent les banques aux chômeurs promoteurs est sans doute l'exigence d'un bail de location de 5 ans, chose impossible à réaliser pour les postulants. C'est à partir de là que le dispositif Cnac mis en place pour lutter contre le chômage devient très sélectif. N'y accédent que ceux qui ont au préalable certains critères comme celui de posséder un local pour lancer leur projet. Mais il n'y a pas que cela, il faut compter en plus, le parcours du combat des chômeurs qui doivent d'abord attendre six mois pour se faire admettre en tant que tels chez la Cnac, puis les lenteurs bureaucratiques que le directeur régional de la caisse compte bien endiguer. M. Boulahlib affirme, en effet, que depuis quelques mois, la caisse tente, par des rencontres d'information et de sensibilisation auprès des banques, d'accélérer la libération des crédits. Dernièrement, la caisse a même procédé à l'octroi de son aide après l'obtention par le promoteur d'un simple accord de principe de la banque. K. D.