Le Conseil de l'Europe ne pourra pas adopter de sanctions spécifiques contre les Etats-Unis s'il s'avère qu'ils ont réalisé des activités illégales concernant des prisonniers sur le territoire européen, selon le commissaire pour les droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles. “Le Conseil de l'Europe ne peut adopter aucune mesure spécifique contre les Etats-Unis, tout au plus mettre fin à son statut de pays observateur”, a-t-il affirmé dans une interview publiée, hier, par le journal espagnol El Pais dans laquelle il réitère avoir vu au Kosovo, en 2002, un centre de détention américain “ressemblant à un Guantanamo en petit”, qu'il affirme avoir fait fermer. Les Etats-Unis ont le statut de pays observateur dans le Conseil de l'Europe et ne sont pas membres de la Convention européenne des droits de l'Homme, “donc il n'est pas soumis à l'autorité du Conseil”, a précisé le commissaire européen. Le Conseil de l'Europe a annoncé, mercredi dernier, l'ouverture d'une enquête sur des escales possibles en Europe d'avions de la CIA transportant des prisonniers islamistes vers des prisons secrètes à travers le monde, et notamment sur le territoire européen. Selon M. Gil-Robles, “si les faits illégaux ont été commis par un Etat européen, toutes sortes de décisions peuvent être prises. Un débat politique sera ouvert et on verra ce qu'on fera”. “Quant aux Etats-Unis, il y aurait le reproche international ou le fait de rendre des comptes de cette situation devant les Nations unies”, a-t-il ajouté.