L'UE cofinance également un projet sur l'évaluation et l'orientation dans le cadre du programme Meda II. Le flamboyant hôtel des militaires à Béni Messous abrite depuis hier une session de formation en direction des inspecteurs de l'éducation des 48 wilayas du pays. Ce séminaire, entrant dans le cadre des réformes, est largement soutenu par l'Union européenne. Il figure ainsi que d'autres actions dans les programmes Meda II que la représentation de l'UE en Algérie met en œuvre depuis plusieurs années. L'investissement des 15 au profit du développement du système éducatif dans notre pays est néanmoins plus récent. “J'ai longuement hésité non pas parce que je sous-estime le rôle de l'éducation mais étant un économiste de terrain, je me suis demandé si cela allait fonctionner”, révèle M. Guerato, ambassadeur de la commission européenne. En compagnie du ministre de l'éducation nationale, M. Boubekeur Benbouzid a procédé hier après-midi au lancement du séminaire de formation à l'adresse des directeurs de l'éducation. “Je ne m'attends pas à une exécution stricte — du programme ndlr — mais à une progression continue”, précise l'ambassadeur de l'UE. Si le secteur de l'éducation “l'effraye” compte tenu de la pléthore des intervenants-élèves, enseignants, parents d'élèves… “qu'il faut convaincre et faire évoluer”, “la longévité de M. Benbouzid dans sa position ministérielle” lui démontre qu'il “résiste” et persévère. “C'est pour cela qu'il faut l'aider”, promet-il enthousiaste. La coopération entre le département de l'éducation nationale et l'ambassade de l'UE a commencé en 2003 à travers une série de réunions destinées à identifier les chantiers prioritaires de l'action commune. Ces projets s'articulent autour de quatre axes que M. Benbouzid a dévoilés au cours d'une intervention liminaire. Il s'agit évidemment de l'appui à la formation initiale et continue des directeurs de l'éducation, de leurs secrétaires généraux ainsi que de 2 500 chefs d'établissement dans dix wilayas-pilotes, à savoir Tamanrasset, Ghardaïa, Tlemcen, Oran, Djelfa, M'sila, Constantine, Batna, Blida et Boumerdès. L'aide à la mise en place d'un système d'évaluation et d'orientation s'articule, quant à elle, sur l'appréciation des acquis des élèves et l'identification d'indicateurs pouvant renseigner sur la qualité de l'éducation. Enfin, l'amélioration du rendement et de l'efficience passe par le concours de l'UE à travers l'introduction de nouveaux modèles de gestion du secteur et de management des écoles à travers l'implantation des projets de service et des établissements. Le but, selon M. Benbouzid, étant d'instaurer une décentralisation et une souplesse dans la prise des décisions. 19 millions d'euros est le montant de ce quadruple projet cofinancé par l'Algérie et la commission européenne. “L'Algérie a de l'argent. Ses cadres ont de l'expérience. Ce dont ils ont besoin, c'est de la stimulation”, observe M. Guerato. Le programme s'étale sur trois ans et devra donc être achevé en 2008. Pour sa part, le ministre de l'éducation compte beaucoup sur l'expertise européenne pour insuffler un élan dans la réforme. Il a cité en exemple la dynamique d'échanges avec l'Unesco à travers un programme d'appui à la refonte du système éducatif (Pare), lancé en 2004 et qui prendra fin l'année prochaine. Benbouzid précise : “Pas de retour au week-end universel” La programmation du début des vacances scolaires en milieu de semaine, un lundi, a donné lieu à des spéculations sur un probable retour au week-end universel. Ce que le ministre de l'éducation nationale a démenti formellement hier en marge de la cérémonie de lancement du programme de formation cofinancé par l'Union européenne. S. L.