Le 3e atelier de formation en techniques d'écoute et de conseil spécifiques aux jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive s'est déroulé, avant-hier au centre de repos des P&T des Andalouses. Organisée conjointement par l'Association algérienne pour la planification familiale (Aapf) et le ministère de la Jeunesse et des sports, cette rencontre, à laquelle ont pris part des psychologues, des médecins et des sages-femmes, est destinée à élever la capacité d'écoute des équipes chargées d'expliciter aux jeunes l'ensemble de méthodes en techniques et services qui contribuent à la santé et au bien-être en matière de procréation en prévenant les problèmes de santé qui peuvent se poser dans ce domaine. Cet atelier, qui succède à celui organisé à Bouira en juin et à Constantine en juillet de l'année en cours, regroupe en fait des prestataires de services émanant des wilayas d'Oran, Aïn Témouchent, Mostaganem et Sidi Bel Abbès à raison de quatre prestataires délégués par chaque wilaya. Yahia Benlakhdar, coordinateur régional ouest de l'Aapf qui regroupe 15 wilayas de l'ouest du pays, s'inscrit en faux contre les idées préconçues et préfère plutôt parler en termes claires sur la situation de la planification familiale qui chamboule les préjugés “tabouesques”. “Il ne s'agit pas d'échafauder des plans qui resteront au fin fond d'un tiroir bureaucratique. Nous privilégions le dialogue avec les jeunes pour les associer à une formation rapprochée sur l'idée de base de cinq axes qui touchent aussi bien à l'adolescence-jeunesse, l'accès à l'information, l'éducation préventive contre le sida, l'avortement et un plaidoyer auprès des décideurs et des jeunes de façon générale.” C'est donc l'objectif principal de cet atelier qui tend à développer un esprit de cohésion dans le cadre de la formation rapprochée des équipes d'écoute. Financée par la fédération internationale de la planification familiale (Fipf), l'Aapf active pour que les femmes puissent parvenir à un niveau adéquat de santé en matière de la reproduction qui demeure une partie intégrante de leurs droits en matière de procréation. “Jusqu'ici, nous avons pu réaliser 25 centres pilotes d'écoute qui sont dotés de matériel adéquat pour la promotion et le perfectionnement des jeunes qui désirent s'informer sur l'utilisation de la méthode de planification familiale et sur le choix de la régulation des naissances”, affirme Yahia Benlakhdar. Dans ce contexte, la mise en place de réseaux de travail effectifs de l'Aapf en collaboration avec les maisons de jeunes et les centres d'animation est une “condition sine qua non pour la réussite des équipes d'écoute qui doivent susciter de nouvelles réactions dynamiques au niveau local”, déclare pour sa part le consultant national de l'Aapf. Selon Kamel Laleg qui privilégie le notion de “counseling” qui est une forme d'engagement envers l'autre, il s'agit aussi de soutenir les personnes confrontées à des situations difficiles comme le sida, le viol, la torture, l'alcool, la toxicomanie, le suicide, l'inceste, le terrorisme et la violence domestique. Créée en 1987 par l'ancien ministre Tedjini Haddam, l'Aapf regroupe plus de 3 000 adhérents à l'échelle nationale qui activent dans différents domaines dont celui des infections sexuellement transmissibles (IST). Sur ce plan, le manque de maturité physique de nombreuses adolescentes accroit chez elles le risque de décès à la suite de complications liées à la grossesse. “Les adolescentes courent quatre fois le risque de mourir que les femmes âgées de plus de 20 ans des suites de complications liées à la grossesse”, affirme Kamel Laleg. Un aspect crucial pour former les équipes d'écoute sur la nécessité de mener à bien leur mission auprès des jeunes âgés entre 10 et 19 ans, lesquels sont considérés comme des adolescents par la déclaration conjointe de 1998 de l'organisation mondiale de la santé (OMS), le fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef) et le fonds des nations unies pour la population (Fnuap). B. GHRISSI