Intervenant au Forum d'El Moudjahid sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes Algériennes et Algériens, le docteur Abadlia, médecin conseiller de l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), a expliqué que la santé reproductive est un concept « très large » qui ne se limite pas comme dans le passé à la seule planification familiale. « La santé reproductive englobe, désormais, l'adolescent, la femme, l'homme. En fait, elle s'intéresse à tout ce qui touche à la santé de la famille et de la société », a-t-elle dit en plaidant pour l'instauration obligatoire d'un bilan médical prénuptial complet au lieu d'un simple certificat médical, en vigueur actuellement. Elle estime que le certificat médical exigé actuellement pour tout contrat de mariage est insuffisant et ne renseigne pas sur les éventuelles maladies congénitales ou les infections. Concernant les adolescents, elle a estimé que « cette frange de la population à haut risque est la frange la plus vulnérable de la société ». « C'est pourquoi, a-t-elle ajouté, elle mérite plus d'attention des pouvoirs publics. » La moitié des infections à VIH se produisent, selon elle, avant 25 ans et le risque de la morbidité maternelle est plus important chez les adolescents, d'après des études internationales. Un avortement sur dix provient de mère célibataire, a-t-elle ajouté, en s'appuyant sur des statistiques internationales. Elle a, en outre, appelé à encourager les femmes à accoucher en milieu assisté (hôpital, cliniques...) pour parer toutes complications et contribuer, ainsi, à réduire le taux de mortalité maternelle. Elle a, par ailleurs, affirmé que 60% des Algériennes utilisent un moyen contraceptif (pilule) contre 10% dans les années post-indépendance. « Les Algériens cherchent d'abord la qualité de vie, puis les enfants », a-t-elle expliqué.