Les représentants du FFS des communes Aït Khellili, Iferhounane, Abi Youcef et Aït Aïssa Mimoun ont sérié les cas de fraude flagrants, portés au demeurant devant la justice. Dans une conférence de presse tenue, hier, au siège de la section FFS de Tizi Ouzou, les candidats têtes de liste FFS de Aït Khellili (daïra de Mekla) et Iferhounène ont retracé toutes les étapes de la fraude électorale, que l'administration est accusée d'avoir organisée au profit du FLN. C'est ainsi, par exemple, qu'au village Sahel, le jour même du vote, des candidats FLN n'ont pas quitté les bureaux de vote. Il a fallu que le FFS proteste auprès de la CEC (commission électorale communale) pour que le chef du centre daigne évacuer les lieux squattés par des “indus occupants”. Des citoyens ont voté plusieurs fois à la place des autres et sans procuration, affirme Djillali Kettane, tête de liste FFS à Aït Khellili, en précisant que “les responsables des bureaux de vote ont refusé de porter aucune réserve sur les PV”. Mieux, l'ancien maire révoqué du parti de Hocine Aït Ahmed, a remis à la presse une liste de 126 personnes résidant en France et qui ont voté au bureau de vote Sahel. Sur la même liste, pas mois de sept personnes sont décédées. “Tous les recours déposés au niveau des autorités ont été rejetés pour vice de forme. Mais on ne se laissera pas faire, le conseil d'Etat sera saisi sous peu”, déclare le conférencier, qui fera remarquer que des électeurs ont été radiés à leur insu du fichier électoral. M'hand Allab, candidat FFs à l'APC d'Iferhounène, a relevé pour sa part, trois cas de fraude dans trois bureaux de vote. Il s'agit des bureaux d'Aït Arbi, Laâzib et Aït Mansour, où “il y a eu bourrage manifeste des urnes au profit du FLN”. À Abi Youcef, daïra de Aïn El- Hammam, le FFS a noté la distribution des bulletins de vote FLN à l'extérieur des centres de vote. De plus, leur emplacement dans les bureaux de vote n'a pas été respecté. Dans la municipalité de Aït Aïssa Mimoum (daïra de Ouaguenoun), c'est le centre de vote d'Akaouj qui détient la palme des irrégularités dans les opérations de vote. Outre un appel lancé, le jour du scrutin vers 17h à l'aide des hauts-parleurs de la mosquée du village invitant les citoyens à voter FLN, dont le candidat tête de liste est issu du même village, dans le bureau 203, le nombre de votants est nettement plus supérieur au nombre des inscrits. Le dépouillement s'est déroulé à 22h en violation de la réglementation. Au décompte final, une voix en plus est comptabilisée pour le compte de la liste FLN. C'est en tout cas ce qui est mentionné dans un rapport détaillé remis à la justice par les élus FFS. Ces derniers ainsi que les élus du RCD ont quitté, hier, la cérémonie d'installation de l'APC de Aït Aïssa Mimoun par le chef de daïra de Ouaguenoun. Pour les animateurs de la conférence de presse, ces techniques de fraude “sont destinées à disqualifier le FFS et à opérer un remodelage de la cartographie politique de la région”. Mais le FFS, par sa participation au scrutin, se targue d'avoir réhabilité le politique en Kabylie, et c'est là, pour lui, un motif de satisfaction. “Ce que nous demandons aux autorités, c'est d'annuler les résultats dans les bureaux incriminés et de diligenter une enquête pour situer les responsabilités”, conclut Kettan. Pour lui, c'est simple comme bonjour. Yahia Arkat