Le 4 décembre est la date anniversaire de la création du mouvement associatif algérien, un mouvement toujours en gestation et sa contribution reste en deçà des attentes. Au lendemain de la promulgation de la loi 90/31 portant création des associations, la wilaya de Béjaïa, à l'instar des autres régions du pays, a vu naître une mosaïque d'associations culturelles ou à caractère social et humanitaire, une déferlante qui n'a malheureusement pas survécu aux réalités du terrain. Sur un total de 3 384 associations dont 267 culturelles dans la wilaya de Béjaïa, il n'en reste que quelques-unes qui arrivent tant bien que mal à réaliser leurs programmes et à activer sur le terrain. Jadis, pour mieux ancrer leurs actions, plusieurs établissements culturels travaillaient en collaboration avec ce mouvement associatif, qui était le prolongement naturel et dont la contribution au développement de la culture est indéniable. Hélas, force est de constater qu'aujourd'hui les réalisations du mouvement associatif dans la wilaya de Béjaïa et leur impact sur le développement social et culturel est infime. Pour célébrer cet anniversaire, plusieurs secteurs préparent un programme d'activités, à commencer par la Direction de l'action sociale de Béjaïa. La Maison de la culture de la ville des Hammadites présente des activités des associations, des travaux d'ateliers et des conférences-débats. De son côté, la Direction de la jeunesse et des sports a prévu, pour ce 4 décembre, une journée d'étude sur le mouvement associatif. Des manifestations qui reviennent chaque année sans pour autant apporter la thérapie de choc tant attendue par les acteurs de ce mouvement associatif. “Le mouvement associatif de la wilaya de Béjaïa a été à l'avant-garde des droits de l'homme et du citoyen et les associations ont collaboré avec les institutions, dans un cadre de partenariat serein malgré l'incompréhension de certains responsables, mais depuis la crise de Kabylie nous avons assisté à une régression fulgurante de la pratique associative dans notre wilaya malgré les actions menées par certaines ONG qui restent insuffisantes par rapport à la demande. Cette régression est liée aussi au manque de subventions et d'infrastructures”, nous a déclaré le président de la dynamique association Etoile culturelle d'Akbou. Le président de la Ligue des jeunes d'Amizour abonde dans le même sens : “Au manque de moyens s'ajoute celui de l'information et de la formation des cadres associatifs. Il y a un retard énorme dans ce domaine.” À noter qu'il n'existe jusqu'à présent aucun annuaire des associations ni site Internet pour canaliser toutes ces énergies. Néanmoins, des associations de quartiers sont en train d'emboîter le pas et de prendre des initiatives pour améliorer leur environnement et leur espace, un nouveau genre que les responsables locaux tentent d'aider. Et c'est dans cet optique que ces associations ont été reçues et écoutées à plusieurs reprises. Ces dernières sont-elles en train de prendre le pas sur les associations classiques ? Ceci dit, le mouvement associatif dans la wilaya de Béjaïa doit faire impérativement son bilan pour retrouver sa mission, son état des lieux afin de sortir de sa sinistrose. A. HAMOUCHE