Pour le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, cette baisse est liée à la mise en place d'un dispositif national de prévention. Le nombre de victimes des accidents de travail a sensiblement baissé. 46 000 ont été enregistrés en 2004 contre 49 600 en 2003, a relevé hier à Alger le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Dans une allocution prononcée à l'ouverture d'une journée d'étude sur “le développement et l'amélioration des mécanismes de prévention des risques professionnels en entreprise”, M. Louh a indiqué que la baisse du nombre d'accidents de travail est “le fruit d'un plan national de prévention élaboré en 2002 sur la base de nombreux programmes de sensibilisation et d'information”. M. Tayeb Louh a relevé également une baisse des cas de maladies professionnelles durant l'année 2004, précisant que 847 cas ont été enregistrés en 2004 contre 1 000 en 2003. Cette rencontre a été une occasion pour le ministre d'évoquer le plan national de prévention des risques professionnels qui, a-t-il dit, “s'inspire des différentes conventions internationales relatives à la sécurité et à la santé au travail, dont l'Algérie est signataire”. Il a affirmé que les programmes de prévention doivent concerner l'entreprise ainsi que son environnement économique et social, précisant que “la prévention commence par l'interdiction de la vente de matières premières impropres à la consommation, d'utiliser des appareils non sécurisés, et d'autoriser l'importation de produits non contrôlés”. “Tout investissement effectué dans la prévention des risques et des maladies a un impact direct sur la santé financière de l'entreprise”, a-t-il, par ailleurs, estimé. Le ministre considère qu'“une mise en application efficace des règles d'hygiène et de sécurité dans le milieu du travail nécessite le concours de l'ensemble des partenaires sociaux économiques”. En vertu de la législation nationale en vigueur, une grande responsabilité incombe, en matière de prévention sanitaire et de sécurité du travailleur, aux chefs d'entreprise ainsi qu'aux organismes de contrôle spécialisés, a-t-il rappelé. En outre, M. Louh a rappelé que l'année 2005 a vu la promulgation d'un nombre de textes d'application relatifs aux normes de conservation et d'utilisation de produits dangereux dans le milieu professionnel, ainsi qu'à la création de commissions d'hygiène et de sécurité dans les entreprises. Il a également rappelé la promulgation de lois relatives à la sécurité et à la santé du travailleur dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique. Le ministre a estimé que la mise en place, cette année, du Conseil national de prévention sanitaire et de la médecine du travail, ainsi que la création de l'Institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP) “démontrent la détermination des autorités publiques à améliorer la prévention dans le milieu professionnel à travers le renforcement des expériences et des ressources humaines”. “Je crois que ces institutions sont à même de consacrer la culture de prévention et de sécurité au travail dans notre société”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre a expliqué que cette journée d'étude, organisée par l'INPRP “constitue un espace d'échange et de concertation entre les différents acteurs socioéconomiques en vue de renforcer la prévention dans le milieu professionnel algérien”, ajoutant que cet aspect figure parmi les éléments “essentiels” de la politique nationale de prévention des risques professionnels. “Perspectives de développement en matière d'information et de prévention dans l'amélioration des conditions de travail”, “Agir sur l'organisation du travail pour mieux maîtriser les risques professionnels” et “Organisation de la prévention en entreprise : présentation du plan d'action”, constituent les principaux axes inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre. Si ce dispositif législatif a donné des résultats, il gagnerait à être élargi également à certaines entreprises, notamment dans le privé où les conditions de travail ne sont pas les plus appropriées. N. S.