Chaque matin des jours ouvrables, la wilaya de Mascara, plus particulièrement le service des cartes grises, enregistre une effervescence provoquée par le mécontentement des prioritaires de véhicules achetés hors wilaya ayant déposé un dossier réglementaire pour se faire délivrer leur carte grise. En théorie, l'opération afférente aux vérifications interwilayas n'accède pas un mois car l'administration est dotée de moyens (téléphone, fax, personnel…) en mesure de satisfaire les citoyens. Mais, en pratique, l'attente dure plus longtemps, parfois plus d'une année, comme certifié sur les récépissés délivrés par l'administration aux propriétaires sur lesquels sont portées les prolongations des délais, sachant que la validité initiale de ces récépissés est de deux mois. Pour activer l'opération, les citoyens sont contraints d'entreprendre eux-mêmes les démarches en faisant appel à leurs connaissances dans les chefs-lieux des wilayas d'origine où sont enregistrés les numéros d'immatriculation de leurs véhicules, mais tous n'ont pas cette chance, d'où leur frustration. Pourtant, pour être acceptés, les dossiers relatifs au renouvellement comprennent, outre l'acte de transcription, une fiche de contrôle délivrée par la wilaya d'origine, synonyme de transfert d'immatriculation, et d'une fiche de contrôle technique délivrée par l'administration de l'industrie et des mines après vérification d'un ingénieur censé déceler toutes les anomalies des véhicules. En dépit de ces contrôles préalables qui ont pour origine de faciliter la tâche de l'administration, l'attente des citoyens est jugée trop longue, suscitant la suspicion et ouvrant la vie à diverses interprétations. Parfois, c'est tout simplement le doute qui s'installe quant à la nature du véhicule acheté, surtout que, périodiquement, des réseaux de trafiquants de véhicules sont démantelés, informations portées à la connaissance du public. Sachant que dans ce contexte, un citoyen à la situation sociale moyenne investit toutes ses économies et s'endette parfois pour l'achat d'un véhicule devenu une nécessité, sa colère est justifiée. Si ces agissements n'affectent que très peu les courtiers eu égard à l'usage des procurations établies au niveau des études notariales, ils sont, par contre, durement ressentis par les particuliers soucieux de leur avenir. A. B.