Une véritable course contre la montre est engagée pour la réalisation d'un port de pêche qui réponde aux normes modernes. C'est à une décision cornélienne à laquelle les autorités locales sont actuellement confrontés sur le choix du futur site de pêche qui sera “délocalisé” d'Oran vers Arzew ou Bouzadjar. Mais le dilemme reste entier puisque, de l'avis de certains observateurs, la deuxième option semble être écartée pour des raisons évidentes de découpage administratif. Faisant partie intégrante de la wilaya de Aïn Témouchent, le nouveau port de pêche ne sera donc pas construit à Bouzadjar. Voici en tous cas les premières réflexions des responsables locaux qui entament une véritable course contre la montre pour la réalisation d'un port de pêche qui réponde aux normes modernes en matière de pêche maritime. Le port d'Arzew qui dispose d'infrastructures non négligeables est appelé à jouer un rôle pivot dans les toutes prochaines années. Doté d'une rade et d'un appontement qui seront aménagés pour l'accostage des bateaux de pêche, le port d'Arzew fournit 68% de la production halieutique à la wilaya d'Oran malgré la proximité de la zone de pêche à l'est de Mostaganem. Mais le dynamisme semble manquer à certaines compétences locales en dépit d'une riche technique élaborée par la direction de la pêche et des ressources halieutiques. Des discussions et des visites de travail effectuées sur place par les autorités locales, il ressort que des mesures nécessaires et urgentes doivent être prises. Il s'agit de réaliser deux bandes d'accostage et trois appontements dans la partie ouest du port d'Arzew destinés à développer les petits métiers. Ces structures qui ne nécessitent pas de grands tirants d'eau seront concrétisées par la direction des travaux publics qui projette également de construire un quai de 200 mètres sur 5 mètres. C'est toute la différence qui fait que le port d'Arzew offre plusieurs perspectives pour la relance de l'activité halieutique à travers toute la wilaya d'Oran. Quelque mille marins pêcheurs exercent déjà leur métier dans des conditions presque normales alors que la flottille de pêche dépasse les 100 bateaux entre sardiniers, thoniers et chalutiers. Dans ce contexte, des infrastructures ont été données au Laboratoire des études maritimes (LEM) pour la réalisation d'un plan d'amarrage destiné aux bateaux de pêche de gros tonnages à l'exemple des chalutiers. Par ailleurs, le projet de construction des halles appropriées à la vente de poissons à la criée vient d'être finalisé dans le cadre de l'aménagement du port de pêche d'Arzew qui accueillera des garages de maintenance. Ainsi transparaît la politique de la pêche à Oran qui arrive difficilement à totaliser 7 500 tonnes de poissons/an, dont plus de la moitié est pêché au large des côtes d'Arzew. C'est le pari qui est lancé par les responsables locaux pour arriver à satisfaire la demande locale qui est de l'ordre de 15 000 tonnes/an et la création en urgence de 2 000 emplois. C'est à ce prix-là que la wilaya d'Oran prospèrera grâce à l'apport conséquent de sa biomasse halieutique estimée à 100 000 tonnes/an alors que 7,5% seulement de cette quantité est pêchée. B. GHRISSI