Le premier responsable de la Maison de la culture de Béjaïa nous a reçu dans son bureau en nous dressant d'emblée le bilan de son établissement culturel. “Nous avons eu une année chargée en organisant différentes manifestations et rencontres qui ont regroupé, outre les associations culturelles de la wilaya de Béjaïa, des artistes, hommes de lettres ainsi que beaucoup d'hommes et de femmes qui ont voulu faire bouger les choses à Béjaïa. D'ailleurs, on vient de boucler l'année par l'organisation d'un festival d'animation pour enfants qui a connu un franc succès auprès des familles. Néanmoins, au-delà de ces rendez-vous, nous n'avons pas négligé le volet pédagogique en ouvrant plusieurs nouveaux ateliers entre autres photographie, sculpture, arts plastiques… Les activités culturelles de la Maison de la culture sont prises en charge par des enseignants vacataires qualifiés. Au plan des infrastructures, notre établissement est doté d'une salle de spectacles qui s'avère exiguë, d'une bibliothèque où s'amasse plus de 600 adhérents, de deux salles d'exposition et de plusieurs autres où se relaient des ateliers d'initiation aux disciplines artistiques. Néanmoins, nous manquons toujours d'un personnel qualifié capable de discerner.” Concernant le retour dans cette institution du mouvement associatif de la région, après l'avoir désertée depuis de longues années, notre interlocuteur estime que “pour ancrer nos actions, nous travaillons en collaboration avec le mouvement associatif qui en est le prolongement naturel et dont la contribution au développement de la culture dans la région est indéniable. De toutes les manières la Maison de la culture est ouverte à toute personne porteuse d'une initiative culturelle”. Et sur les missions assignées à ces institutions, il nous explique : “La mission principale de la Maison de la culture de Béjaïa consiste à diffuser et promouvoir les produits culturels qui englobent non seulement les disciplines artistiques mais aussi les sciences et les techniques et d'une façon générale les problèmes de société.” Abordant ensuite le programme tracé pour l'année 2006, il nous apprend : “Nous entamerons l'année avec deux grands rendez-vous. La semaine culturelle pour la célébration de Yennayer ainsi que l'organisation, à partir du 16 janvier, des journées culturelles touareg à Béjaïa et ce, en hommage à Athmane Bali qui symbolise pour l'éternité la force et la sagesse des Touareg. Plusieurs ateliers pédagogiques seront également lancés tels les jeux d'échecs, l'initiation à la langue allemande, un atelier de danses traditionnelles... Comme nous allons également lancer, en collaboration avec l'association Project'heurts, une maison du cinéma qui sera un espace d'échanges et de dialogues. Un projet qui répondra sans aucun doute aux besoins des cinéphiles de la wilaya de Béjaïa. Toutes ces manifestations sont l'aboutissement de l'ouverture de cet établissement sur la société car il faut impérieusement servir la culture et non la gérer.” Enfin, au sujet de l'état de la culture dans la wilaya de Béjaïa, notre interlocuteur nous affirme que “le dynamisme du Théâtre régional et de la Maison de la culture est aujourd'hui insuffisant. L'infrastructure culturelle manque terriblement et, à ce sujet, une grande salle de spectacles est primordiale pour Béjaïa. À côté de cela, nous ne pouvons qu'être optimistes avec la nouvelle politique insufflée au secteur en matière de conservation et de protection du patrimoine culturel. Aujourd'hui, tout le monde est unanime à dire que la culture est sortie définitivement des manifestations folkloriques de circonstance”. KAMEL OUHNIA