Il y a une année et demie de cela, lorsque les responsables des Nations unies à New York ont confié à Paolo Lembo la mission de coordonnateur résident du système de l'ONU en Algérie, ils l'ont surtout chargé de relancer le partenariat entre l'institution onusienne et “un pays qui ne bouge pas, un pays en guerre où il n'y a pas d'évolution démocratique”. Dans un entretien à Liberté, Paolo Lembo affirme que la situation qu'il a trouvée à son arrivée dans notre pays n'est pas celle qui lui avait été décrite. “J'ai été très surpris par l'énorme énergie qui se dégage de la société algérienne, par la dynamique du processus de démocratisation et de la transition économique réelle, notamment dans le secteur privé”, nous dira le représentant onusien qui ne manque pas de souligner que “l'ONU n'accompagnait pas cette évolution”. C'est pour cela qu'il tente, depuis une année et demie, de l'y impliquer d'avantage à travers un programme d'aide qui couvre plusieurs secteurs d'activité. Ainsi, des démarches ont été entreprises pour la modernisation du Parlement algérien en contribuant d'abord à la création de plusieurs bureaux de permanences parlementaires à travers le territoire national puis l'informatisation de l'administration de l'Assemblée nationale. Paolo Lembo nous a indiqué aussi qu'il est à l'origine des échanges parlementaires entre l'Algérie et des pays européens. Insistant, par ailleurs, sur l'accord de partenariat qu'il a conclu avec le ministère de la Justice, le coordonnateur de l'ONU à Alger a qualifié cette démarche de fructueuse en ce sens qu'elle concrétise déjà un projet concernant la mise en place d'un établissement de réinsertion sociale des détenus. L'objectif visé, selon lui, par le biais de cette démarche est l'humanisation des conditions de détention dans les prisons algériennes et la préparation des prisonniers au retour à la vie en société, sans oublier la modernisation des cours. Le programme onusien ne s'est pas limité, cependant, au secteur de la justice. Il a touché, affirme le représentant des Nations unies, la sécurité sociale, la réforme bancaire à travers le renforcement du système du crédit. A ce titre, le programme onusien a largement contribué à la création de la société de garantie des crédits immobiliers. Pour Paolo Lembo, qui a noté la collaboration du gouvernement algérien, il s'agit, aujourd'hui, de “consolider l'Etat de droit en renforçant la modernisation de la bureaucratie au niveau de laquelle il existe toujours des résistances”. C'est le défi que nous voudrons désormais relever, soulignera le coordonnateur de l'ONU à Alger. S. R.