Dans le but d'immortaliser le nom de Lala Fadhma N'soummer, héroïne de la résistance populaire en Kabylie, la Direction de la culture de Médéa a décidé d'ériger en sa mémoire une stèle commémorative et de lui consacrer un musée sur les lieux de sa retraite. L'endroit n'est rien d'autre que le site ancien d'une zaouia, où la résistante a trouvé refuge en fuyant les armées du maréchal Randon. C'est à Tourtatine, dans la commune d'El Aïssaouia, à 100 km à l'est de Médéa, qu'un projet de réalisation d'un musée, sera dédié à sa mémoire. La zaouia, dirigée à l'époque par cheikh Bey Mohieddine, a permis à la résistante d'y trouver refuge après avoir quitté la région des tribus de Beni Slimane, de crainte de faire l'objet d'exactions pouvant être menées par le corps expéditionnaire. La fugitive y a demeuré de 1857 jusqu'à sa mort en 1863, et a été enterrée au cimetière local, non loin de la zaouia, d'où ses ossements ont été transférés au Carré des martyrs d'El Alia, en 1994. Pour sa préservation, sa tombe sera réhabilitée et entourée d'un grillage de protection. Aussi, des travaux de restauration de la zaouia sont envisagés afin que le site retrouve sa spiritualité d'antan et que le halo de l'héroïne reste présent. L'intérêt affiché pour la personne de Lala Fadhma N'soummeur est une marque de reconnaissance à l'héroïsme d'une femme qui a marqué de son sceau l'histoire de la résistance populaire en Algérie. Ayant conduit l'insurrection contre les troupes coloniales, elle s'illustra par sa bravoure en se jetant, à chaque fois, dans des batailles sanglantes. Son héroïsme lui valut le surnom de la “Jeanne d'Arc du Djurdjura”, qui, d'ailleurs, fera subir à ses ennemis de grandes défaites. M. E.