RESUME : Rabiha a payé très cher le philtre préparé par Djohar. Une fois rentrée chez elle, elle le range dans un lieu sûr. Mayssa pourrait fouiller dans ses affaires, vu qu'elle n'a pas répondu à ses questions. Rabiha est décidée à garder le contrôle sur la vie de sa fille. Mayssa a remarqué que sa mère se tient un peu en retrait de sa vie depuis son retour et elle se demande pourquoi. Elle est si prise par son travail qu'elle ne prend pas le temps de lui poser la question. Quand elle la découvre alitée, un après-midi où elle est passée récupérer un dossier qu'elle avait oublié, elle s'inquiète. - Maman, serais-tu souffrante ? - Non, murmure-t-elle. Je suis seulement fatiguée. - Ce n'est pas normal. C'est la première fois que je te trouve au lit, dit Mayssa. Voudrais-tu que j'appelle un médecin ? - Non, non ! Rabiha ferme les yeux, le temps de deux secondes, pour culpabiliser sa fille. - Je crois que ce doit être dû à la vieillesse, dit-elle. Je n'ai plus ton âge. - Oh, mon Dieu… tu es fatiguée et je ne m'en suis pas rendue compte, s'écrie Mayssa. Voudrais-tu que je te fasse quelque chose ? Que je t'apporte du café ou autre chose ? - Reste un peu avec moi. - Maman, je suis attendue, s'excuse la jeune femme. Ecoute, je retourne au bureau et je remets le dossier à ma secrétaire. J'annule mes rendez-vous et je reviens. - Non, non ! Ecoute, si tu peux, je viens avec toi. Je me sens seule et j'ai envie de prendre l'air. Cela ne me gêne pas d'être au bureau. Je ne te dérangerai pas, promet-elle. Enfin si tu veux. - Bien sûr ! Mayssa l'aide à se préparer. Elle l'emmène au bureau. Elle demande à sa secrétaire de s'occuper d'elle, le temps qu'elle rencontre ses clients. Rabiha est heureuse d'être au bureau. Elle reste assise dans un coin. D'où elle se tient, elle peut voir les clients et elle est déçue de ne pas reconnaître Lotfi. Elle n'a pas trouvé d'autre prétexte pour venir au bureau. Elle porte la main à la tête comme si elle en souffrait. Quand on sonne pour la énième fois de l'après-midi, elle ne se tourne pas pour voir qui entre. - Est-ce qu'elle peut me recevoir ? La voix, elle l'aurait reconnue entre mille. Rabiha se lève et s'approche de l'entrée. Lotfi est là. La secrétaire de sa fille lui répond déjà. - Pourriez-vous revenir un autre jour ? - Pourquoi lui demander de revenir un autre jour ? intervient-elle. Entre, mon fils ! Elle t'accordera un petit moment. Elle le prend par le bras pour le mener à la salle d'attente, donnant sur le bureau de la secrétaire. Elle gémit tout en portant la main à sa tête. Il remarque son geste et lui demande. - Vous ne vous sentez pas bien ? Rabiha sait que c'est l'occasion et jamais elle ne se représentera. - Ma tête, se plaint-elle. Elle lui tombe dans les bras et feint d'être inconsciente. Lotfi la porte jusqu'à un siège. - Apportez-moi un verre d'eau. Allez prévenir Mayssa. Celle-ci s'affole en voyant sa mère inconsciente. - Maman ! Maman ! - Est-ce que cela lui arrive souvent ? lui demande Lotfi. A-t-elle du diabète ? Est-elle hypertendue ? Ou bien est-elle cardiaque ? - Non, elle n'a pas de maladie chronique. Je ne sais pas ce qu'elle a, s'écrie Mayssa, morte d'inquiétude. Tout à l'heure, elle s'est plainte de fatigue. Il faut appeler un médecin. Lotfi n'est pas d'accord. Il prend Rabiha dans les bras et demande à Mayssa d'ouvrir la porte. - Il n'y a pas de temps à perdre. Je connais un bon médecin. Je l'y emmène tout de suite. Mayssa le suit, morte d'inquiétude. Si elle savait... (À suivre) A. K