RESUME : Mayssa reçoit le client. Sa mère est sous le charme de ce dernier. Elle le trouve parfait pour sa fille. L'entretien fini, Lotfi s'apprête à partir quand elle l'invite à prendre le café. Elle l'invite aussi à dîner. Il refuse. Mayssa devine les intentions de sa mère et lui dit qu'il est heureux en mariage. Rabiha est déçue. Rabiha se demande si sa fille ne lui ment pas. Elle ne lui pose pas la question. Elle saura la vérité par elle-même, les jours ou les semaines à venir. Elles rentrent à la maison. Mayssa a encore un peu de travail et elle s'enferme dans sa chambre pour ne pas être gênée par la radio que sa mère a allumé dans la cuisine. Elle la trouve bien joyeuse. Pourtant, certaines de ses remarques ont dû lui déplaire. Elle ne parvient pas à se concentrer sur la plaidoirie qu'elle doit préparer. Elle pense à sa mère. Son comportement, parfois, la déroute. Elle vit avec elle depuis plus de trente ans et elle ne la connaît toujours pas. Tout à l'heure, elle l'avait choquée en invitant son client à dîner. Elle reconnaît que Lotfi est bel homme et qu'il a de la classe. Sa condition sociale lui permet de bien vivre. Mayssa ne serait pas étonnée d'apprendre que sa femme ait sa propre voiture, son petit commerce à elle. Elle ne travaillerait pas pour gagner sa vie mais uniquement pour s'occuper, pour ne pas mourir d'ennui. Enfin, s'il est marié, pense-t-elle. Elle ne lui a pas posé la question. Il a besoin de son aide dans son travail. Il est en conflit avec un de ses clients à cause d'une marchandise payée mais qui n'est jamais arrivée à destination. Lotfi l'a importée et vendue avant son arrivée. Il a demandé à son client de patienter mais ce dernier exige d'être remboursé. Entre temps, la marchandise est arrivée et le client n'en veut plus. C'est l'unique problème qu'il a dans sa vie. Il ne lui en a pas raconté d'autres. Leur prochain rendez-vous est prévu dans trois semaines et elle ne l'a pas dit à sa mère. Elle imagine celle-ci arriver un moment avant lui et l'inviter une nouvelle fois. Un coup à la porte et voilà sa mère qui entre dans sa chambre. - Maman, je suis en plein travail, lui dit-elle. - Le dîner est prêt. Viens manger tant que c'est chaud, la prie Rabiha. Après tu reprendras ton travail. - C'est bon, je viens. Mayssa passe dans la salle de bains se rincer les mains. Quand elle se rend à la cuisine, sa mère a déjà servi. Elle éteint la radio et prend place en face d'elle. Mayssa devine à son regard et à son sourire qu'elle veut lui parler de Lotfi. Il lui a frappé dans l'œil. Comme un bon nombre auparavant. - Sa femme a bien de la chance. Mais elle doit être indigne de lui, dit sa mère. Ce sont certainement ses parents qui l'ont marié, le pauvre. Je l'imagine bien avec une autre femme… - Avec une autre ? s'écrie Mayssa. Mais qui donc ? - Toi ! - Ma parole, tu es folle, réplique la jeune femme riant. Tu me vois avec le mari d'une autre ? - Non ! mais il peut divorcer, émet sa mère, très sérieuse. Je vous vois bien tous les deux. Tu es belle et en âge de fonder un foyer. Ton travail ne peut pas remplir ta vie. Tu es en train de passer à côté de la vie. J'ai de la peine en te voyant ainsi. Depuis la mort de Adel, Mayssa n'a plus prêté attention aux autres. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Rabiha n'a raté aucune occasion pour inviter les fils des voisines, ceux en âge de se marier. Elle les avait laissé seuls dans le salon et le temps de leur préparer du café, elle les rejoignait. C'était elle qui faisait la conversation. Mayssa gardait le silence et à chaque fois, trouvait une excuse pour se retirer dans sa chambre. L'invité partait, un peu gêné. Rabiha n'a pas perdu espoir. Tout à l'heure quand elle a vu Lotfi, elle s'est dit que s'il ne parvient pas à ramener sa fille à la vie aucun autre ne le pourra. C'est pourquoi elle est décidée à ne pas abandonner. Au risque de se quereller avec sa fille, elle décide de se rendre chaque jour que Dieu fera à son bureau afin de le revoir. Mais avant, elle allait se rendre chez Djohar. Elle lui préparera un philtre d'amour des plus efficace. Elle tient à ce que Lotfi soit son gendre. Elle se servira de tous les moyens pour qu'il le devienne, que sa fille le veuille ou pas. (à suivre) A. K.