RESUME : Rabiha presse sa fille d'accepter l'invitation de Lotfi. Ce dernier emmène Mayssa, dans un restaurant chic à Alger. Il lui fait sa déclaration d'amour. De mauvais souvenirs reviennent en elle. Elle voudrait se confier à Lotfi pour qu'il comprenne son refus... :- Raconte ! Que s'est-il passé qui a pu te bouleverser à ce point ? Mayssa se rappelle Hamid puis Adel. L'un a souffert d'un mal indéfini et l'autre a trouvé la mort, dans un accident. Elle l'aimait. Jamais elle n'a pu l'oublier. Quelque chose en Lotfi le lui rappelle. Est-ce son sourire ou son regard plein d'amour? Tout en se posant la question, elle le regarde. - À quoi penses-tu?lui demande-t-il. - À Adel. Vous avez quelque chose en commun, dit-elle, retenant avec difficulté ses larmes. Aveuglée par les larmes, elle tente de se trouver un mouchoir dans son sac à main. - Tiens ! Mayssa saisit le mouchoir que lui tend Lotfi. Quand elle lève les yeux vers lui, elle le voit grave et soucieux. - Pleure un bon coup, lui dit-il. Cela fait du bien. - J'ai du mal à parler de lui. Adel est mort, soupire-t-elle. Je m'apprêtais à me fiancer avec lui. Je ne lui ai jamais dit combien je l'aimais. combien il comptait pour moi. - La vie ne s'est pas arrêtée à sa mort, dit Lotfi. Je suis là maintenant. Je te comblerais d'amour. Il suffit de t'ouvrir à la vie. Je ferais ton bonheur. - Ce n'est pas si simple, murmure-t-elle. - Si, rectifie Lotfi. Il suffit de le vouloir. Je m'occuperais de toi. Je t'aimerais si fort que tu en oublieras jusqu'à son souvenir. - Je voudrai bien te croire, dit Mayssa. Mais je préfère qu'on n'ait pas de relation. Je ne supporterai pas qu'il t'arrive quelque chose. Je ne pourrai pas. - Fais-moi confiance, la prie Lotfi. Rien ne peut nous arriver. On ne se séparera jamais. donne- moi une chance de te prouver que je suis capable de te rendre heureuse. Je t'en prie. Et il lui parle encore d'amour et si bien qu'en fin de journée, elle veut bien lui donner la chance qu'il lui demande. Quand elle rentre, elle sent que sa mère a passé la journée à l'attendre. Elle pose des questions, l'une derrière l'autre, sans même attendre les réponses. - Comment s'est passé votre rencontre ? Où t'a-t-il emmenée ? De quoi t'a-t-il parlé ? Comment a-t-il été avec toi ?Est-ce vraiment quelqu'un d'attentionné et de prévenant ?T'a-t-il parlé de mariage ou de ce qu'il compte faire après son divorce ? Mayssa rit. Elle n'a pas pu placer un seul mot. Sa mère est pourtant suspendue à ses lèvres. Elle veut tout savoir. Si cela avait été possible, elle les aurait suivis, pour ne rien rater. - Maman, calme-toi. Ma parole, tu es fébrile. - Non, je veux seulement savoir, réplique Rabiha. Tout savoir. - Quoi précisément ? demande Mayssa. Et une question, à la fois ! - Est-ce que tout s'est bien passé ? - Oui ! On a déjeuné, discuté. Et puis, ajoute la jeune femme, on doit se revoir. - Quand ? - Je l'appellerai demain, dit Mayssa. Peut-être qu'on se reverrait dans deux ou trois jours. - Pourquoi dans deux ou trois jours ? Mayssa rit encore. -Tu sembles oublier que je travaille et que lui aussi a des responsabilités, rappelle-t-elle à sa mère. On se verra quand on n'aura rien à faire. Cela ne lui fera pas de mal de patienter entre chaque rendez-vous. Rabiha n'est pas de son avis. Elle lui conseille de ne pas le faire attendre et de profiter du moindre moment de liberté pour le voir. - Pense à mes vieux rêves de mère, de te voir fonderfoyer, la prie-t-elle. Je ne suis plus jeune et pourquoi perdre du temps ? Comme pour confirmer ses dires, Lotfi appelle. Mayssa est surprise de l'entendre demander après sa mère. C'est avec elle qu'il veut discuter. (À suivre) A. K.