RESUME : Rabiha a pris le soin de redécorer la maison. Ce qui n'est pas du goût de Mayssa. Le jour “J” arrive et elles constatent que sa famille n'est pas enchantée. Cela tourne mal. La mère et la sœur de Lotfi partent. Mayssa est en pleurs quand il les rejoint… Pourquoi pleures-tu ? - La question ne devrait pas être posée, renifle-t-elle. Tu le vois bien. Je ne connaîtrai jamais la tranquillité. La guerre est déclarée entre Lotfi et sa famille. Il va être partagé entre moi et sa famille. Rabiha n'est nullement inquiète. Au contraire, savoir que la famille de Lotfi n'aura pas droit de regard sur leur mariage la rassure. Même s'ils n'ont pas goûté au fameux thé, la guerre est déclarée. - C'est injuste ce qui m'arrive. - Ce sont des choses qui arrivent, répond Rabiha. Qui n'a pas eu de problèmes avec sa belle-famille ? Le plus important, c'est que Lotfi tienne à toi. Enfin, si je connais assez bien ses sentiments, il devrait revenir dans quelques instants, après les avoir mis dans un taxi, pour bien leur signifier qu'il ne partage pas leur appréhension. - Je ne crois pas qu'il puisse m'aimer au point de renoncer à sa famille, dit Mayssa. Ce devrait être le plus beau jour de ma vie et c'est le cauchemar ! Mais sa mère la secoue. - Il n'est pas question de cauchemar mais d'accepter les choses. Le cauchemar serait que Lotfi ne t'aime plus. Ce dernier ne tarde pas à revenir. Il est gêné. Tout comme Mayssa, il attendait de cette rencontre qu'elle se passe bien. - Je voudrais que tu saches que cela ne change rien à mes sentiments, lui dit-il. Si tu peux être heureuse rien qu'en étant avec moi… - Mais toi, lui demande Mayssa, tu ne peux pas renoncer à ta famille, durant le reste de ta vie. - Si. Je leur ai donné l'occasion de te connaître et comme elles refusent mon choix, j'ai décidé de me séparer de ma famille. Lotfi ne parle pas avec colère. Il semble avoir déjà réfléchi à la question. - Un jour, tu ressentiras le besoin de te rapprocher d'eux, dit Mayssa. C'est ta famille. Je comprends que tu sois en colère mais est-ce que cela vaut la peine de te séparer d'eux à jamais ? Je ne crois pas. On devrait se séparer et reprendre la vie comme elle était avant. - Jamais. Sauf si tu veux ma mort, réplique Lotfi. Moi, je me contente du peu de temps que je passe avec toi. - Tu finiras par te lasser. - Est-ce que tu m'aimes ? Rabiha, qui se tient en retrait, prie pour que sa fille ne fasse pas la bêtise de se refuser au bonheur parce que la famille de Lotfi ne l'apprécie pas à sa juste valeur. Elle sait que Lotfi ne renoncera pas à elle. - Oui. Je t'aime. Lotfi pousse un cri de joie et Rabiha soupire de soulagement. Déjà, il retrouve son entrain et se met à faire des projets. - On fête les fiançailles la semaine prochaine, décide-t-il. Et on se marie dans un mois. Rabiha s'approche d'eux. - Félicitations mes enfants, leur dit-elle avant de les embrasser. Je vous souhaite tout le bonheur du monde. Où voulez-vous fêter vos fiançailles ? Lotfi la laisse choisir pour eux. - Il y a une salle, pas très loin d'ici, dit-elle. As-tu l'intention d'inviter beaucoup de monde ? - Juste quelques amis. - Pourquoi ne pas les fêter ici, puisqu'on ne sera pas nombreux. - Aucun souci. Peu importe l'endroit, dit Lotfi. Ce qui compte pour moi, c'est de me fiancer avec Mayssa. Rabiha le rassure. Cela se fera la semaine prochaine. La maison est prête à recevoir les invités. Pourquoi louer une salle vu qu'ils ne seront pas nombreux ? Mais ce dernier détail ne gâche pas sa joie. Elle est aussi pressée d'en finir que Lotfi. Seulement, c'est sans compter sur la famille de celui-ci. Elle n'allait pas rester les bras croisés. Elle se doute bien qu'il est victime d'un sort jeté par Rabiha. A. K. (À suivre)