RESUME : De retour chez elle, Rabiha a l'occasion rêvée de donner à son futur gendre son philtre. Elle veut que personne ne puisse nuire au bonheur de sa fille. Elle s'occupera de sa famille, lors de la demande en mariage officielle. Rabiha ne perd pas de temps. Durant toute la semaine, elle est allée d'une boutique à une autre. Elle a acheté un nouveau tissu pour couvrir les canapés et les coussins. Elle a changé les rideaux et mis des plantes artificielles dans les coins du salon et dans le couloir. - Mais pourquoi ? Nous avons de belles plantes naturelles. J'ai horreur de ce qui est artificiel. Pourtant tu le sais maman, soupire Mayssa en découvrant les changements. As-tu commandé les gâteaux ? - Oui, quatre sortes, tous aux amandes, répond sa mère. T'es-tu rendue chez la couturière ? Elle voulait que tu fasses un dernier essayage. - C'est fait. Je suis passée chez elle avant de rentrer. La robe sera prête demain. Tu pourras passer la récupérer ? Rabiha la rassure. Elle s'en occupera. Elle lui a aussi pris rendez-vous, dans un salon de beauté. Mayssa en aura pour toute la matinée. - Lotfi et sa famille arrivent vers quatorze heures. Tu auras le temps de souffler un peu. - De m'angoisser, tu devrais dire, réplique Mayssa. J'appréhende leur visite. . Je sais que le divorce de leur fils ne les enchante pas plus que son prochain mariage. J'ai peur que les choses ne se passent pas comme on le souhaite. - Si j'étais à ta place, je ne me ferais pas de soucis, la rassure sa mère. Tout se passera bien. Mayssa voudrait bien la croire. Pourtant, deux jours après, elle se retrouve devant Halima, la mère de Lotfi et sa sœur Hadda, elle se sent mal à l'aise. Le seul à avoir vraiment le sourire est Lotfi. - Ainsi, vous êtes avocate ? Vous n'avez jamais été fiancée ou mariée ? - Maman, Mayssa ne l'a jamais été, répond Lotfi, à sa place. Comme tu le vois, elle est belle, instruite et elle est la seule à pouvoir faire mon bonheur. En vous amenant ici, ce n'est pas pour avoir votre bénédiction mais pour que vous fassiez connaissance. On est là, pour fixer la date des fiançailles, ajoute-t-il. Rabiha apporte le thé et des gâteaux au miel. Elle laissa sa fille les servir. Elle demande à Lotfi, remarquant combien le silence est pesant - Ai-je raté quelque chose ? - Non, dit Lotfi. On t'attendait pour fixer la date des fiançailles et celle du mariage. - Ah ! Il faut fixer des dates qui arrangent tout le monde, répond Rabiha. Peut-être que ta mère a des choses, à faire ? - Pour cela, il faudrait qu'on soit d'accord, réplique Halima. Rabiha remarque que ni elle ni sa fille n'ont goûté au thé. Pas même aux gâteaux. - Votre fils n'est pas là sous la menace d'un couteau mais tout simplement parce qu'il tient à ma fille. Le cycle de la vie veut qu'ils soient réunis par les liens sacrés du mariage. - Il a une famille. Cela vous indiffère de savoir que sa famille souffre ? rétorque Halima. Ne craignez-vous pas qu'il change de sentiments et abandonne sa seconde épouse pour une autre ? L'histoire peut se répéter, la prévient-elle. Que feriez-vous alors ? - Si cela est écrit, personne n'y pourra rien. Mais Lotfi est sûr de ses sentiments… N'est-ce pas mon fils ? - Jamais je n'ai été aussi heureux de ma vie, lui affirme-t-il. Je veux faire ma vie avec Mayssa. avec ou sans la bénédiction des miens. La réaction de sa mère et de sa sœur est immédiate. Elles se lèvent et prennent leurs sacs à main. Halima menace Rabiha. - J'ignore ce qui arrive à mon fils mais je peux te jurer qu'il ne tardera pas à revenir à sa famille. Il la quittera aussi vite qu'il l'a connue. - Maman. tu m'avais promis... Mais elles ne l'écoutent plus. Elles partent. Lotfi est contraint à les suivre dehors. Alors que Mayssa est en pleurs. (À suivre) A. K.