RESUME : Lotfi a parlé de mariage. Cela enchante Rabiha qui pense déjà à tout préparer et à tout exiger de lui. Pour le bonheur de sa fille. Quand il parle d'amener sa famille, elle retourne auprès de Djohar et lui demande de l'aide… Que veux-tu que je fasse pour sa famille ? Tu veux qu'ils l'aiment ou tiens-tu à le garder loin d'eux ? Rabiha n'a pas à réfléchir. Elle sait ce qu'elle veut. Elle a conscience qu'elle n'est pas éternelle. - Fais-moi un philtre pour refroidir leurs relations. Je veux qu'ils soient tranquilles, dit-elle à Djohar. S'il y a un semblant d'amitié entre eux, ils pourront toujours la trahir. Je ne veux pas que cela lui arrive après ma mort. Elle n'aura personne pour l'aider à récupérer son mari. - Elle pourra toujours venir me voir, propose Djohar. Si Dieu me prête longue vie, je pourrais toujours l'aider. - Ma fille ne croit pas en la sorcellerie. Je ne peux pas lui parler de ce que je fais pour son bonheur, lui confie Rabiha. Elle n'apprécierait pas mon geste à sa juste valeur. Prépare-moi quelque chose d'efficace pour le bonheur de ma fille… - Bien, tout sera prêt pour demain, promet Djohar avant de la laisser se reposer. Comme les rares fois où elle passe la nuit, loin de chez elle, elle ne parvient pas à trouver le repos. Elle a prévenu sa fille de son départ et elle a prétexté avoir une de ses cousines souffrante. Mayssa lui a acheté un portable et quand elle l'appelle, elle veut avoir des nouvelles. - Comment va ta cousine ? - Elle va mieux Beaucoup mieux, je rentre demain, dit Rabiha. - Pourquoi ne les invites-tu pas à mes fiançailles ? propose sa fille. La fête a lieu dans deux ou trois semaines. - Oui, oui, c'est une bonne idée. Je vais leur en parler… - Maman, je t'aime. Je te souhaite une bonne nuit. Rabiha n'a plus le choix. Elle est contrainte à inviter Djohar et sa famille aux fiançailles de sa fille. Le lendemain, quand elle en parle avant de partir à Djohar, celle-ci accepte avec joie. - On viendra la veille. N'oublie pas la fiole rouge pour ton gendre, la bleue pour sa famille. - Ne t'en fais pas, je ne risque pas d'oublier, répond Rabiha avant de partir pour de bon. Quelques heures plus tard, elle est de retour chez elle. Mayssa n'est pas encore rentrée du tribunal. Elle a troqué ses vêtements de sortie contre une robe d'intérieur et s'apprête à se faire du café quand on sonne. Elle est surprise de voir Lotfi. - Entre mon garçon, tu tombes bien, j'allais prendre du thé…Me feras-tu le plaisir d'en prendre aussi ? - Avec plaisir. Tout en prenant des nouvelles de son voyage, il s'assoie en face d'elle. - Cela s'est bien passé ? Tu n'as pas souffert du voyage ? - Non, j'ai profité de ma visite pour inviter quelques membres de la famille, dit Rabiha. Et toi, comment vas-tu ? Est-ce que ta famille te met la pression pour que tu renonces à ce mariage ? - Ils tentent ce qu'ils peuvent mais par amour pour moi, ce jeudi, on viendra, la rassure-t-il. Avec un grand bouquet et une délicieuse tarte. Rabiha prend le soin de verser le contenu de la fiole dans le verre de Lotfi et ajoute le thé. Elle le sucre bien. Elle pose une assiette de gâteaux secs sur la table pour bien le faire passer. Puis, elle prend place en face de lui. Elle boit son thé en même temps que lui heureuse que la providence lui ait encore donné l'occasion de mener à bien sa mission. Ils sont en train de discuter de tout et de rien quand le portable sonne. C'est Mayssa. - Tu es rentrée depuis quand ? - Deux heures déjà. Lotfi me tient compagnie en cet instant, ajoute Rabiha. Si tu te dépêches, tu le verras. Lotfi propose d'aller la chercher. - Ne bouge pas du tribunal, il vient te chercher. Le cœur serein, elle le regarde partir. Elle est heureuse. Elle pourrait mourir en cet instant qu'elle partirait le cœur tranquille, sachant que Lotfi ne quittera jamais sa fille. Jeudi prochain, elle s'occupera de sa famille. Personne ne pourra nuire à leur bonheur… (À suivre) A. K